3 octobre 2012

La Culture à majuscule

L’un de mes amis, Indien, ne se sent absolument pas concerné par la Culture. Lorsqu’il vient à Paris, rien ne l’intéresse d’autre que la gare du Nord où il trouve tous les produits indiens qu’il affectionne. Il a pourtant un haut niveau d’études, une bonne ouverture d’esprit, a déjà vécu dans différents pays… mais vous ne le ferez jamais entrer dans un musée. Quel qu’il soit. Ni même visiter un monument. Il préfère vous attendre dehors, seul, à l’entrée, sur un banc. Son détachement par rapport à la Culture est total.

Comme il dit, les musées, les visites, il fera tout cela quand il sera vieux ! Pourtant, ses parents le sont, vieux, mais ils ne sont pas mieux disposés : la fois où ils sont venus le voir à Marseille, c’était leur première fois en Europe mais ils n’ont pas mis le nez dehors. Ça ne les a pas turlupiné de voir un peu à quoi ressemblait la ville ou le pays, ni autre chose que leur fils. Les trois semaines où ils sont restés, ils les ont passées à l’intérieur, attendant qu’il rentre du boulot le soir.


Une telle incuriosité est difficilement compréhensible pour celui qui considère la Culture comme un bien aussi vital que l’eau et l’air, une soif naturelle partagée par tous les êtres humains, et l’accès à la Culture comme un droit fondamental. Et c’est bien sur ce postulat que se fonde la Culture avec un grand « c ». Par sa majuscule, elle affirme son caractère universel. La Culture est universelle tout comme le Patrimoine est mondial : tous deux se présentent comme l’héritage commun de l’humanité et vont puiser dans toutes les cultures, y compris celles qui n’ont rien demandé. On admet que le Beau soit relatif, mais la recherche de ce Beau, la fascination, la sacralisation de ce Beau sont, elles, censées être le lot de tous.
Dans ce contexte, l’incuriosité de mes Indiens, leur désintérêt total, résonne comme un blasphème, une offense à cette conception des choses. Elle nous oblige à envisager d’autres mondes, impies, où la Culture à majuscule n’a tout simplement pas cours. Je ne suis pas connaisseur de l’Inde, mais les indices que m’en donne cet ami tracent les contours d’une civilisation où le rapport au patrimoine, à ce qui est antique, à ce qui est « Beau », est inexistant. Là-bas, il ne semble pas y avoir de vénération pour l’ancien. On n’a pas de scrupule à détruire le vieux pour en faire du neuf. Ce qui pour nous est un bijou ancien sera pour eux un vieux bijou : ils en fondront l’or pour faire un bracelet plus beau et plus neuf, ou encore on se débarrassera sans état d’âme d’une porte en bois sculpté traditionnelle si un touriste en propose une somme, parce que cette vieillerie n’a pas la valeur de « monument historique » qu’elle aurait chez nous.

Ainsi, ce que nous appelons « la Culture », présumant par là qu’elle est le dénominateur commun à tous les hommes ne représente en réalité que l’interprétation proprement occidentale de la Culture. L’activité de classer, préserver, exposer, visiter, est une préoccupation européenne au fond. Peut-être même française tant les choses sont déjà différentes à peine traverse-t-on la Manche :
  • chez nos amis britanniques, on peut visiter des châteaux vidés de substance historique, agrémentés de décors cheap censés reconstituer l’époque (panneaux pédagogiques, mises en scène grotesques avec mannequins en cire et festins en plastique, musées de l’horreur moyenâgeuse et exagération puérile du côté « château fort »…) - autant de choses qui seraient sacrilèges en France.
  • chez nos amis américains, le statut « d’intellectuel », qui chez nous octroie une véritable autorité, n’a pas son équivalent et fait plutôt sourire.

BHL invité d'un late show américain par purepeople

La « Culture », une invention européenne donc, circonscrite dans l’espace mais aussi dans le temps. Les premiers musées publics ne datent que de la Révolution française. C’est à partir de ce moment qu’apparait la Culture à majuscule, la Culture comme volonté de protéger les œuvres, de centraliser leur gestion, de les donner à voir au public… A partir de ce moment que l’œuvre d’art puis l’œuvre culturelle sont  sanctuarisées, mises sous cloche, transformées en objet d’étude esthétique, scientifique, pédagogique. Et il faut lire le texte de Paul Valéry sur les musées (ici) pour se rendre compte de toute la bizarrerie qu’une telle approche peut contenir.

En d’autres époques, il faut être conscient que la Culture à majuscule pourrait sembler incongrue, y compris à un occidental. Fréquenter un musée et jouir de l’aspect esthétique et intellectuel de l’art nous semble aujourd’hui la marque du raffinement, mais un homme raffiné du passé pourrait trouver extraordinairement vulgaire et dérisoire de voir amassées en un même lieu un maximum d’œuvres déracinées de leur contexte original. Pourrait-il même comprendre qu’on maintienne en état un ensemble comme Versailles plusieurs siècles après qu’il ait perdu toute fonction, dans l’unique but d’y faire déambuler les ploucs du monde, avec leur bermuda, leurs lunettes de soleil et leurs T-shirts à message ? Et que pourrions-nous admirer aujourd’hui si la Culture à majuscule et ses agents conservateurs avaient toujours fait la loi ? Un baron Haussmann n’aurait jamais pu éclore et remodeler Paris pour lui donner son style.


Que la Culture à majuscule coïncide avec la Révolution française, du reste, n’est pas si étonnant. Elle relève de cette mentalité qui a proclamé « universelles » des valeurs (les Droits de l’Homme, la Liberté, la Démocratie…) qui en réalité lui étaient propres, qui découlaient d’un cheminement philosophique particulier, local, occidental… Une mentalité incapable de réaliser que « l’universalisme » qui sous-tend ces valeurs est lui-même un concept culturel, post-chrétien, dans lequel d’autres ne se sentent pas nécessairement inclus. C’est ce qu’il y a de pernicieux chez les éclairés de l’Occident : à l’origine de la Culture à majuscule comme de ces autres valeurs, il y a une intention de bonté et d’humanisme, mais une bonté similaire à celle qui nous mis en tête d'aller évangéliser les sauvages. Ce qu’on appelle « Patrimoine mondial de l’Humanité » est en réalité le Patrimoine mondial de l’Humanité occidental : la liste n’en a pas été établie par l’humanité elle-même, elle est l’application d’une logique culturelle européenne à l’ensemble des civilisations. Avec la Culture à majuscule, l’Occident prend sur lui de préserver le « patrimoine mondial » : le sien comme celui des autres. Notamment celui des peuples qui ne seraient pas assez responsables pour en avoir le souci.

24 commentaires:

  1. Article intéressant.
    Juste un détail sur la petite vidéo les anglo-saxons sont juste hypocrites. C'est leur grand truc. Une image qu'ils aiment se renvoyer d'eux même. Des philosophes ils en ont des camions. Souvent très arrogants, plein d'eux même, ils se sont fait une spécialité de redresser le monde et de distribuer les bons points aussi. Par contre tous répondront qu'ils ne sont pas des intellectuels. Grotesque. Sans parler de tous ces prédicateurs, tous ces gourous de "psycho-pratique" qui remplissent des salles partout. Phénomène de masse typiquement US. Qu'est ce que c'est sinon des BHL de comptoir ?
    C'est un peu comme ces jardins à l'anglaise dont ils étaient si fiers. Soit disant plus sauvage, en fait tout aussi artificiels et une démarche encore plus conceptuelle et abstraite.

    Une éternelle race de faux cul

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bien sûr qu'ils ont des intellos, mais l'impression que j'en ai est que ces intellos sont suivis par des franges marginales de la population (souvent d'ailleurs, ces intellos sont admiratifs de la vieille Europe), pas par la masse. En France, la ménagère voit BHL au 20 h, elle enlève son chapeau et se prépare pour recevoir l'hostie.

      Supprimer
  2. Le dernier paragraphe résume à lui seul toute la dégueulasserie de l'idéologie occidentale moderne. Les premiers à en souffrir ce sont les indigènes européens.

    RépondreSupprimer
  3. Le dernier paragraphe résume à lui seul toute la dégueulasserie de la pensée occidentale moderne.

    RépondreSupprimer
  4. Oui mais BHL est devenu un produit culturel de consommation, au même titre qu'un autre. En France on consomme du philosophe.

    RépondreSupprimer
  5. "En France, la ménagère voit BHL au 20 h, elle enlève son chapeau et se prépare pour recevoir l'hostie."
    Tu exagères :) Sur Edistat on peut vérifier qu'il vend en moyenne juste 3000 bouquins en France.
    Aux Stètes ils n'achètent pas BHL. Ils achètent Anthony Robins et son "Pouvoir illimité" par millions.
    http://www.youtube.com/watch?v=K46mp2U3wKE

    RépondreSupprimer
  6. Très bon article.

    Hormis une faiblesse :
    "En d’autres époques, il faut être conscient que la Culture à majuscule pourrait sembler incongrue, y compris à un occidental. Fréquenter un musée et jouir de l’aspect esthétique et intellectuel de l’art nous semble aujourd’hui la marque du raffinement, mais un homme raffiné du passé pourrait trouver extraordinairement vulgaire et dérisoire de voir amassées en un même lieu un maximum d’œuvres déracinées de leur contexte original."

    Les Romains avaient l'habitude d'ériger des portiques, c'est-à-dire des galeries ouvertes sur un côté où l'on côtoyait des œuvres d'art réunies en un lieu. C'était des lieux publics que les grands personnages offraient au peuple.

    De nouveau à la Renaissance, d'abord en Italie, les Aristocrates aimaient construire des galeries, cette fois fermées, où ils exposaient leurs œuvres d'art. C'était une visite réservée aux hôtes de marque. Dès le début du XVIIIème siècle le site de Pompéi à commencé à être fouillé par des aristocrates à la recherche de beaux antiques. C'est le début de l'archéologie. Ces pièces étaient exposées dans des galeries. Plus tard les salons de curiosité ont réunis des pièces plus ou moins originales, étranges, diverses, exotiques, dans une pièce spécialement conçue pour se divertir et divertir ses hôtes. Puis l'expédition d'Egypte lança la mode de l'égyptomanie où l'on vit des aristocrates financer des fouilles et acheter massivement des objets égyptiens.

    Cette habitude d'excaver, d'archiver, d'étiqueter, de classifier, d'exposer ; en fait de considérer les choses, les hommes et les cultures comme les pièces d'un immense puzzle ; est fort ancienne en Occident.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. les cabinets de curiosités ( en catalan "cabètche curiositatches")sont connus dès la renaissance en europe occidentale , et depuis plus longtemps chez nos antiques romains...

      la dévolution d'une oeuvre d'art à la populace par les patriciens ( la "munichie" , rien à voir avec le fait de chier , hein ) romains était de la même nature que la dévolution des entrailles des victimes animales aux dieux lors des sacrifices antiques...
      sacrificiel et apotropaïque , des fois que les dieux (et/ou la populace ) se soient révélés jaloux

      l'affectation de culture ( on n'ose écrire culturisme ) que manifestent nausée-lites ( nos élites) à l'égard de la populace et qu'en retour , nos élites exigent de la populace ( car c'est une exigence,n'en doutez pas , la nuit des musées, le printemps des pouëtes,l'art contempourien omniprésent, la journée portes ouvertes des monuments zistoriques .....tous ces trucs qui se multiplient depuis quelques décennies , plus rapprochés , ces capitales de la culture pour une année, ces villes ambassadrices de la culture , on exige de vous la participation, plein , entière et sincère...)c'est pour meubler le vide faramineux de nos existences où TOUT est acquis , où AUCUN effort n'est exigé pour simplement subsister, où, en se retournant sur ses pas , pas loin, cinquante ,soixante ans en arrière , tout était pénible...inaccessible...

      chose inconcevable , il faut donc expier notre sentiment de culpabilité devant une vie trop douce en se plongeant dans des activités valorisantes, patriciennes....

      genre dérivatif pour éviter de faire des conneries...

      maurice dantec dit que le meurtrier de masse , le serial killer est l'archétype de la société moderne, où la subsistance est assurée quoi qu'on en aie , et où il y a du temps libre à plus savoir qu'en faire...
      j'entend par serial killer, le tueur gratuit , celui qui tue pas pour manger , ni pour alimenter ses gamins

      le vrai tueur maniaque en somme

      en nous jettant dans les bras malraciens de la culture ( qui est un bizness comme un autre) nous satisfaisons aux angoisses de nos gouvernants devant notre désoeuvrement

      Supprimer
    2. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

      Supprimer
    3. @Anonyme : Pas faux que je suis un peu excessif sur ce coup ! Ceci dit, il ne faut pas oublier que par le passé, l’art était avant tout ornemental : il ne vivait pas pour lui-même mais pour embellir, décorer, célébrer quelqu’un, quelque chose ou quelque part… De ce fait, chaque œuvre avait un « habitat » naturel particulier, était liée à un contexte émotionnel et historique précis. Il y a par exemple des tableaux qui ont été peints par rapport à leur situation : en fonction de l’éclairage de l’église à laquelle ils étaient destinés ou de la position sous laquelle les gens l’apercevaient. Le principe du musée public efface ce caractère particulier, d’une part en arrachant les œuvres à leur contexte originel, d’autre part en célèbrant l’œuvre pour elle-même. Au musée Guimet par exemple, on vous fait admirer des morceaux de statues asiatiques qui faisaient initialement partie d’un tout architectural beaucoup plus grand. C’est un peu comme si on vous montrait une gargouille de Notre-Dame sous vitrine, en vous la faisant prendre pour une œuvre à part entière, qui fait sens en soi.
      Ensuite, il est vrai que les expositions ont existé bien avant (avant que le Louvre soit un musée, on y exposait déjà des collections royales par exemple). La différence est peut-être qu’elles se faisaient dans un cadre privé, ce qui là encore les liait à un contexte, un décorum.

      Supprimer
  7. Dans cet article, il est plus question de patrimoine que de Kulutur, en fait. C'est vrai que la marchandisation du patrimoine a quelque chose de dégueulasse, et qu'elle n'attire pas les esthètes, mais les touristes, race tout à fait différente (faire le touriste, c'est un peu comme regarder la télé, mais en marchant).

    La conservation n'est pas une mauvaise chose, elle nous permet de prendre du recul, elle nous rappelle la profondeur de l'histoire. Imaginez qu'à la FNAC, il n'y ait que des bouquins écrits il y a moins de trente ans. Imaginez que toute musique qui ne passe plus à la radio disparaisse. Imaginez qu'on fasse des cathédrales du remblai pour les autoroutes. Nous somme dans une phase de décadence, et seule la mémoire des périodes de réel progrès nous retient de croire notre époque aussi formidable que nous la décrivent ceux qui vivent de son commerce.

    Du reste, par exemple, je suis certain qu'au contraire si je dis que la poésie c'est rien que de la pignole pour bourgeois, et que de Chateaubriand à Céline, c'est des arbres qu'on aurait mieux fait d'abattre pour en faire du PQ plutôt que d'imprimer leurs divagations, parce qu'au moins c'est utile, c'est moi qui passe pour le monstre, le sous-homme, l'abruti. Parce que je ne goûte pas de cette culture-là, pourtant elle aussi purement occidentale. Qu'on m'autorise donc à penser que la poésie n'est au mieux qu'un gâchis de papier, puisque certains défendent que le château de Versailles (que pourtant je trouve laid) ne fait que prendre la place aux plus belles réalisations architecturales de notre époque: les centres commerciaux à parking attenant.

    RépondreSupprimer
  8. « J’étais arrivé à ce point d’émotion où se rencontrent les sensations célestes données par les Beaux Arts et les sentiments passionnés. En sortant de Santa Croce, j’avais un battement de cœur, la vie était épuisée chez moi, je marchais avec la crainte de tomber. »
    Rome, Naples et Florence, 1817, Stendhal.

    voir : le syndrome de Stendhal

    et y'en a plein d'autres : syndrome de Jérusalem, syndrome de Paris (spécialité yaponaize, menu J17), syndrome indien ...
    un par ville du monde, par continent et toussa (pas osé dire civili...machin). un par gonze en gros.
    et y'a pire : une propre personne ayant développé un syndrome d'elle-même, son seul salut, le contre-pied, l'inverse des sus-cités (sans jeu de mots imbécile) : le voyage. et mooonndiiialll qu'il est, son voyage. enfin, astral j'voulais dire.

    ya pas à dire, on est cerné. même quand t'es foutrement seul au monde, ya toujours un con pour gâcher la vue.

    trop de syndromes tue le syndrome, mais pas les psychanalystes, à mon grand désarroi.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. ha moive j'ai bien pigé

      le psychanalyste est , logiquement, le cureton de service et le décrypteur du monde moderne

      logique, car y a plus de curetons, alors tu penses bien que ça doit recevoir des explications le monde moderne ( comme si quoi que ce soit devait recueillir des explications pour fonctionner...lorsque tu grimpes en bagnole, les explications sont courtes , hein, surtout depuis que tout est asservi par l'electronique, l'optronique, la formatique et tout le bouzin....au moins, du temps de la dodoche, les choses étaient claires....ça marchait ou pas , point final)

      bref

      je lisais dans le figaro , une tribune d'un psychologue sur les évènements d'échirolles
      et que je te tartine des comparaisons , les ceusses qui ont tabassés les gentils kevin/sofiane sont des nazillons, célafotalasociété , on nous pousse à plus avoir de limites et , cerise sur le gateau "les concepteurs de jeux vidéos ont une responsabilité là dedans"

      bref

      faut croire qu'au figaro, ils avaient rien d'autre sous la main

      et oui

      tout plutôt que dire "kevin et sofiane ont été ratonné par sid ahmed et mohamed , militaires "

      rue 89 qui est si fort sur les statistiques ethniques ( pour donner tort à richard millet) devrait se pencher là dessus
      sur cette omniprésence des allochtones dans la violence

      Supprimer
  9. tiens , un carré de chocolat a qui trouve de qui est la citation "le tourisme, c'est de déplacer dans des endroits qui seraient mieux sans eux des gens qui seraient mieux chez eux"

    RépondreSupprimer
  10. "On admet que le Beau soit relatif" N'est-ce pas là le début de l'arnaque culturelle ? Si l'objet culturel n'exprime rien l'attachant à la Vérité, ni aucune perfection, il cesse d'être utile et devient nuisible comme un parasite.
    Encombrant, sa matière est bonne à fondre pour être recyclée.

    RépondreSupprimer
  11. Culture en verlant c'est " Tu recules " hé ouais .

    RépondreSupprimer
  12. Les Indiens, puisque c'est eux qui sont donnés en exemple ici, ne s'intéressent finalement, comme beaucoup d'autres peuples, qu'à eux-mêmes. Pourquoi pas, après tout. Seul l'occident s'intéresse aux autres peuples et civilisations. Et jusqu'à preuve du contraire, c'est l'occident qui a colonisé le reste du monde, et pas les Indiens.

    Il ne faut pas confondre la fétichisation actuelle de la culture avec la conscience de l'importance du passé. Il est d'ailleurs frappant de constater que les Indiens, pour qui effectivement le rapport au patrimoine est très faible, ont une capacité d'innovation et de remise en question de la tradition incroyablement faible (le système des castes vieux de 4000 ans est toujours en vigueur, et ils mangent toujours avec les mains, même dans les classes éduquées). A contrario, l'occident, qui croule sous le respect des vieilles pierres et des auteurs antiques, ne cessent d'inventer - avec évidemment les erreurs et excès que cela induit.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je n'aurais pas pu mieux dire, Rosco. :)

      Je suis fier d'être occidental et d'apprécier la Culture et les cultures.

      Supprimer
  13. La culture naît avec le progrès technique. Il dégage du temps libre, mais surtout il balaye tout sur son passage. Les ruines de ce monde pré-progressistes deviennent alors des objets de culte. Si vous construisez des maisons de façon identique depuis 1000 ans, aucune importance d'en abattre une. Le jour où le béton arrive, tout le monde sera même impatient de remplacer son habitat traditionnel par une barre d'immeuble moderne. Mais c'est au moment où la dernière maison en torchis tombe en ruine qu'arrive la volonté de la préserver et de lui conférer un rôle de mémoire universelle.

    RépondreSupprimer
  14. La culture aujourd'hui : http://www.dailymotion.com/video/xtoqxh_nuit-blanche-2012-julie-desprairies_creation

    Et ça donne : http://www.dailymotion.com/video/xu5ftb_les-agents-de-paris-dansent-nuit-blanche-2012_creation

    RépondreSupprimer
  15. Un texte qui illustre bien le particularisme culturel occidental

    http://fathermackenzie.wordpress.com/2012/03/25/occident-et-immigration-la-culture-a-sens-unique/

    " Je croirais à l’inter-pénétrabilité des cultures et à la mixitude dans la diversitude le jour où je verrais des barbus en djellabas au Festival de Salzbourg . "

    RépondreSupprimer