12 janvier 2012

La vie de château

Mardi 10 janvier, déguisée en rose, qu’on aurait dit la reine de cœur d’Alice au pays des merveilles, Martine Aubry a fustigé, à l’occasion de ses vœux 2012, le « quinquennat Fouquet’s » de Nicolas Sarkozy. Pendant qu’on glose sur la définition du mot « populaire » sur Twitter et Rue 89, suite aux propos de Christian Estrosi sur RFI, François Groslande (car il sera toujours gros et gras malgré les régimes, mal dégrossi dans ses prises de position clichées pola de compète, gros pataud de l’oralité gauche molle, compromise), bat la campagne présidentielle depuis un hôtel particulier « populaire » en pierre de taille rénové de plus de 1 000 m2, situé dans le très « populaire » VIIème arrondissement de Paris, au 59 de l’avenue de Ségur… 37 500 euros, HT et hors charges, de loyer très « populaire » par mois que le contribuable français, « populaire » ou non (selon qu’il touche ou non 4 000 euros par mois donc), devra rembourser au PS, car il est impensable que ce cador du bipartisme en France ne rentre pas dans ses frais de campagne en brassant moins de 5% des votes lors des futures élections présidentielles… C’est à dire qu’au CGB, on aimerait bien aimer les socialistes, mais le fait est que nous n’en avons absolument pas les moyens, pour cause de… popularité. Nous avons tout de même la dignité de saluer ce nouveau hold-up démocratique dégueulant d’hypocrisie. Celui qui n’aimait pas les riches, mène la vie de château...

Petits meurtres démocratiques entre amis
Que dire également du faux débat médiatique concernant les 500 signatures de Marine Le Pen (complice complaisante du système), qui éclipse en totalité les petits arrangements entre amis - je te laisse la 4ème circonscription du département, tu me laisses la 5ème – munificente preuve de la bonne santé de notre République corrompue ? Les parrainages doivent-ils être de nouveau anonymes, s’interroge-t-on entre huiles chez Taddei ? Au CGB, on sait pas ; on n’a qu’à tout bonnement, pendant qu’on y est, abolir le vote citoyen à bulletin secret, comme gage absolu du bien voté ? Passons sur cette incongruité hétérogène de notre système, car n’en déplaise aux pourfendeurs républicains de parrainage anonyme et/ou de parachutages électoraux (notre parrain investit les Vosges), il y a bien pire : le deal de liste, le partage gagnant-gagnant de scrutin, la négociation politicienne de l’échelon local ; les EELV ne sont pas prêts à sacrifier un siège parlementaire pour une putain d’éolienne tu vois ?…

Une année allemande, 53 semaines au taf
« Ne nous y trompons pas : si nous ratons ce rendez-vous de la responsabilité et du courage, les conséquences économiques et sociales pourraient être comparables à celles provoquées par une guerre », rassurait hier lors de ses vœux millénaristes pour 2012, le 4ème personnage de l’Etat, le Président de l’Assemblée nationale, Bernard Acoyer, une saillie que nous accolerons volontiers, avec toute la mauvaise foi qui nous caractérise, à cette info entendue hier soir sur Itélé : « Les Français travaillent six semaines de moins que les Allemands. » Faites le compte et good bye Grenelle et fériés.
La crise serait une question de moyens ? Acoyer a fini de nous convaincre qu’en réalité, tout n’est qu’une question d’ambitions. La classe politique, ramassis de boniches ripoux à la solde du maous patronat, n’a que faire du « populaire »… Son seul but : que le barnum répu reste « populaire », histoire de continuer à se gaver des fruits de la tonte, de continuer à s’abreuver direct à la source de sang « populaire » de tous les sacrifiés sur l’autel des contingences, des exigences concurrentielles, qui ont fini depuis belle lurette de niveler par le haut.

Le Culturalgangbang vous souhaite à tous une très bonne année 2012. Elle le sera, nul doute, c’est le retour de l’année du dragon. De feu.

3 commentaires:

  1. "... rassurait hier lors de ses voeux millénaristes pour 2012"
    J'ai bien ri

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  2. En quoi Marine Le Pen est-elle en complaisance avec leur système? Il me semble qu'au contraire de son père, elle vise vraiment la prise de pouvoir. Il n'y a pas 36 façons de ratisser large devant cette communauté disparate d'imbéciles citoyens: elle doit se poser en précieuse gardienne de la France, en même temps que victime, et en même temps amie des communautés...
    Bref vous pensez bien qu'elle en a rien à péter de tout cela. Je crois sincèrement qu'elle aime la France autant que le pouvoir, ce qui est peut-être une chance historique pour nous.

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  3. Ce que vous pouvez être jaloux, vous les pauvres !

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