16 mai 2011

Ecran total


L’affaire DSK est dans la lumière de la poursuite médiatique. Mais c’est l’ombre portée de cet événement qu’il convient d’explorer. Hier, nous avons scrupuleusement scruté les coins et recoins de l’édition spéciale d’Itélé, animée par les playmates de l’info Maya Lauque et Sonia Chironi. Sur le plateau, nous avons notamment relevé la présence de Claude Askolovitch, rédacteur en chef du Journal du dimanche, éditorialiste chez Europe 1 et chroniqueur chez Itélé, grand chasseur d’antisémites devant le Très-haut (affaire Siné), justement en train de gribouiller un livre sur Dominique Strauss-Kahn.
Dès le matin, interviewée par l’inénarrable Léa Salamé, qui d’entrée trahissait maladroitement la proximité de Cloclo avec DSK, Askolovitch fit la preuve de toute sa compromission, déclarant : « C’est une affaire qui ne ressemble à rien de ce qu’on peut comprendre politiquement. » Circulez citoyens, y a rien à putain de voir ?



La voix de ses maîtres


Commentant le déchaînement de commentaires évident que ne manquerait pas de déclencher ce "coup de tonnerre", notamment sur la blogosphère, Claude Askolovitch poursuivit : « Il faut être prudent car c’est une situation dont au fond on ne sait rien. » Bien. Mais aux alentours de 20h, alors que Claude Askolovitch, qui vient de débarquer sur le plateau, a commencé à disserter sur l’affaire avec ses pincettes monseigneur en vue de défendre l’honneur bafoué de DSK, Itélé repasse dans les tubes l’interview d’Anne Mansouret, élue locale, candidate aux primaires socialistes, et maman de Tristane Banon, cette journaliste (apparemment une grande amie de la fille du Président du FMI) qui avait narré son agression sexuelle par DSK dans une émission du 93 faubourg saint-Honoré datant de 2007. Le retour plateau est édifiant. Un regard noir, merdeux, piteux d’Askolovitch, ponctué par un aveu : « Oui, j’ai déjà vu une fois sur Internet l’émission dont il est question dans l'interview. » Problème. Gros problème, car les images ne sauraient mentir : c’est bien Claude Askolovitch que l’on découvre dînant à la droite de la jolie journaliste… Flagrant délire de mensonge avancé ! Notons également la présence lors de ce dîner de Jean-Michel Apathie, éditorialiste politique du Grand Journal de Canal, et précisons qu’Ardisson, animateur producteur du 93 faubourg, est lui aussi passé chez les spécialistes du cryptage, ces heureux propriétaires d’Itélé...
Cette grossièreté d’Askolovitch, qui avait donc entre les mains les clefs d’un faisceau d’indices à charge contre le Président du FMI et sa propension à faire usage d’un moyenâgeux droit de cuissage, couverte en direct par ses petites collègues (la déontologie ne pèse pas lourd devant la solidarité de la corporation journalistique), constitue un indice d’une redoutable valeur, surtout lorsque nous le combinons à l’unanime réaction de notre classe politique, qui a choisi comme un seul homme de "raison garder", au risque de fouler au pied la potentielle victime d’une tentative de viol. Cette réaction en bloc prouve la réalité du consortium médiaticopolitique, idée habituellement usitée pour refouler les critiques systémiques dans le monde des coucous pathologiques ; la collusion du 4ème pouvoir et du pouvoir politique, présentement ou potentiellement exécutif et/ou législatif, est une nouvelle fois en plein surgissement inopiné. Indice. Indice de protection de l’ordre de l’écran total, tandis qu'on savait déjà le viol trop légèrement puni par nos Cours d’assises... Pendant que DSK sort sa quéquette, les journalistes caquettent. Les envies d’asséner des coups de soleil Molotov au Spectacle pour enfin produire un black out salvateur ne sauraient qu’étreindre tout citoyen un tant soi peu lucide…


Cachez ce saint en lequel on ne saurait croire


« C’est un homme qui fait l’objet d’une accusation d’une gravité absolue », de se morfondre Claude, tandis que l’homme du peuple serait plutôt enclin à déclarer : « Cet homme est soupçonné d’un acte d’une gravité absolue. » De cette idée à l’autre, il n’y a pas si loin, mais cette distance s’ouvre sur un gouffre, Cloclo de nous inviter à plonger dans les tréfonds du trou noir, en gueulant notre joie, tels des guignolos adeptes du saut à l’élastique. « Cet événement n’a rien à voir avec un événement public. Il est de l’ordre de la destruction de l’image d’un homme politique. C’est quelque chose de délétère. » Pour cet éminent journaliste discrédité à vie, victime collatérale volontaire de l'affaire, un présidentiable qui violerait à tour de bras ne constituerait donc ni un événement public, ni un événement délétère. Mais que ne déterre-t-on de son placard Evelyne Thomas pour organiser un C’est mon Choix spécial DSK ? « Vous violez, c’est votre choix et nous le respectons, ainsi que votre vie privée. » Ça serait beau, non ?


Le phallus fou l'a dans l'cul


Comment remercier Askolovitch de s’être si naïvement trahi et d’avoir une fois de plus consolider cette grotesque idée paranoïaque que nous nous sommes carrés dans la caboche, que nos gouvernants ne servent pas l’intérêt général mais bien des-et-leurs intérêts particuliers ? Ce qui est délétère dans toute cette affaire, c’est bien l’absence de morale et de retenue de notre classe politique. La présomption d’innocence est une chose, mais leur prudence est une prise de risque insupportable eu égard à la potentielle réalité de cette tentative de viol et aux casseroles que DSK traînait déjà à son cul (Apathie, sorti de son apathie chronique, est le seul à avoir pointé du doigt le fait qu'aucun homme ou femme politique français n'ait eu une pensée pour la peut-être victime). Leur prudence en droit, c’est une impunité de classe de fait. Toute la politique française se vautre dans le stupre de Dominique nique-nique. Chaque fois qu'il jute dans le vagin d'une femme de ménage, c'est toute la République qui se ravit de son génie pour l'éjacface.


Le fils qui se touche


Offrons-nous une petite digression en abordant le cas Moscovici, socialiste toujours enclin à sauter à pied joint dans le ridicule. Hier soir, sur le plateau de TF1, le lèche boules en chef de feu le présidentiable socialo en pôle, fustigeait Marine Le Pen et Bernard Debré pour leurs prises de position castratrices contre DSK. « Marine Le Pen est à sa place » pour le divin chauve, la nouvelle égérie du FN ayant déclaré que les obsessions perverses de DSK étaient un « secret de polichinelle pour la classe politique française », et concluant que ce dernier était définitivement « out pour les présidentielles. » Comment notre pauvre Pierre jugera-t-il la Une de Libération du jour, qui titre: DSK out ? Penser DSK coupable et cuit pour les présidentielles serait ainsi une pensée fasciste, frontiste ? Mais le premier devoir d'un homme d'image et de pouvoir n'est-il pas de préserver sa réputation ? Sans réputation digne de ce nom, il n'est pas de crédibilité. La mascarade qui tend à cacher le réel en décomposition en se donnant pour unique tâche de traquer sans merci le racisme, le fascisme, les fantômes des colons et autres collabos français, en est à ce point d’hystérie, qu'elle ne se défend même plus d'étrangler la morale en même temps que les évidences. Elle assume.


Georges Washington en personne serre DSK


L’affaire DSK est bien un DSKgate. Cette affaire porte en germe une onde de choc exceptionnelle qui théoriquement, devrait avoir la force de mettre par terre toute la Vème République en même temps que tous les canards boiteux du pays. Naturellement, il n’en sera rien, les thèses complotistes servant pour le coup à prémunir le Spectacle contre une éventuelle prise de conscience généralisée qui n’aurait normalement d’autre issue que de se muer en acte révolutionnaire. La révolution n’est pas une fête, mais l’expression même d’un désespoir et d’une volonté de se venger, d'éradiquer les traîtres. Le DSKgate ouvre une porte béante sur le néant. La morale serait réactionnaire par nature ? L'état d'indécence est promulgué jusqu'à nouvel ordre, Claude Askolovitch d’en convenir en creux, lui qui érige en l'espèce la mauvaise foi au rang de religion : « On est dans une catastrophe politique au sens d’une catastrophe naturelle. »


La République sent l'maquereau


Le DSKgate est une nouvelle preuve de la nature de la pensée aliénante qui nous domine. La paranoïa est notre seule arme contre cette pensée toute de distorsion schizophrénique. La folie ne se combat pas par la raison, elle ne se combat que par la folie. Debout les oufs !

PS : dans le même ordre d'idée, on aura goûté dans le Parisien du jour cette photo de Bertrand Delanoë et de Laurent Joffrin en smokings, prêts à gravir bras dessus bras dessous les marches du Palais du festival de Cannes. C'est sûr, De l'audace , ils n'en manquent pas.
NB : nous sommes contrits pour Citroën qui vient de lancer sa DS4...

11 commentaires:

  1. DSK paie pour Polanski- CQFD. Directos la prison de Rykers (avec Madoff?)

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  2. Ah Bernard, le plaisir de tondre...
    http://www.culturalgangbang.com/2009/03/6-milliards-de-brins-dherbes.html

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  3. L'acte d'accusation de DSK:

    http://www.scribd.com/doc/55548592/Strauss-Kahn-Criminal-Court-Complaint

    Remarquez que l'on parle de relation "anale" qui n'est pourtant pas décrite dans les chefs d'accusation.

    Je dois avouer que je n'éprouve aucune schadenfreude devant ce qui arrive à DSK.

    Les américains sont en train de guillotiner le dauphin! C'est un truc qu'on doit faire nous-même!

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  4. Dominque Strauss-Cannes16 mai 2011 à 20:56

    A qui profite l'affaire ? A JACK !

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  5. DSK : les politiques choqués par les images



    Frédéric Lefebvre n'a pu cacher son émotion au moment d'évoquer l'affaire DSK

    Un mot revient souvent, l’"écœurement". "Tout cela porte atteinte à la dignité humaine. Je ne vois pas ce que la publication de ces images de ce genre apporte", a commenté l’ex garde des Sceaux Elisabeth Guigou.

    Jean-Christophe Cambadélis qui considère que ces "humiliations ne sont pas nécessaire à la manifestation de la vérité".

    Jean-Marie Le Guen parle de "choc terrible".

    Jack Lang a lui clairement dénoncé "la mise au pilori médiatique d'un homme, Dominique, par avance déjà condamné par les médias, humilié".

    Martine Aubry, la patronne socialiste s’est dite "bouleversée" par les images.


    Jean-Pierre Chevènement a parlé de "l’effroyable lynchage planétaire"

    Manuel Valls a avoué avoir eu "les larmes aux yeux" devant ces images "d’une cruauté insoutenable".

    "La justice américaine est beaucoup plus violente" que la nôtre, a résumé l’ancienne magistrate Eva Joly

    Très ému, Frédéric Lefebvre a eu du mal à commenter ces "images bouleversantes qui ne sont pas dans notre culture. C’est une tragédie humaine qui se déroule devant nous"

    "Cela a un caractère d’irréalité, le décalage entre l’homme, les faits qui lui sont reprochés et les images", a ajouté Roselyne Bachelot.




    http://www.europe1.fr/Politique/DSK-les-politiques-choques-par-les-images-545349/

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  6. Pour une fois que je suis d'accord avec les socialistes.

    Je suis vraiment le seul à penser que la manière dont Strauss-Kahn a été traité est dégueulasse, que ça ne se fait juste pas de jeter un homme comme ça au lynchage en le déclarant coupable d'avance? De le trainer menotté comme un trophée l'oeil hagard et le teint livide?
    Ça pue le lynchage, ça pue la revanche sociale mesquine.

    On a eu le gros juif qui aime l'argent, les belles cuisses et la bonne bouffe, on est content.
    Ça pue l'urine et la sueur de pauvres surexcités.

    C'est moche.

    Et rien à foutre d'être d'accord avec BHL.

    Pourtant j'étais content quand il avait j'ai entendu qu'il avait attrapé le gros juif qui aime l'argent et baise toutes les femmes.
    Mais, juste on humilie pas les gens comme ça pour se faire plaisir.

    Qu'on l'amène pour le cramer dans un four pour que la Terre soit au moins épargnée d'un juif notoire particulièrement malfaisant mais solennellement, en respectant sa dignité. Proprement.

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  7. mon texte ne critique pas le système judiciaire américain. C'était pas l'objet. Je ne suis pas fan du système accusatoire et j'ai une certaine empathie pour l'homme aux prises avec la machine médiatique américaine. Mais notre brillant système inquisitoire, est tellement respectueux de la présomption d'innocence, qu'il en vient bien souvent à blanchir les coupables. Tu préfères quoi ? La peste ou le choléra ?
    Dernière chose, si j'ai souligné qu'Askolovitch était un grand chasseur d'antisémite devant le très haut, ça n'implique pas que je jubile devant la chute de DSK le juif. ça va peut être te paraître curieux, mais ma parano refuse le scénario du complot sioniste planétaire. Faut pas tout mélanger.

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  8. Les socialistes ont d'ailleurs depuis hier tous rectifié le tir. Ils se sont comportés en spectateurs, en copains, en collègues et pas en acteurs. Le reste c'est de la posture littéraire. Les hommes politiques ont des responsabilités. Qu'ils se mettent à les assumer une bonne fois pour toute et avec probité bordel de chiotte.

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  9. hé oh, t'as un moment de relâchement Lestat ! Ce connard mérite son sort. On paye par là où on pèche. Il a vécu par l'exposition médiatique. Qu'il crève par l'exposition médiatique. ça s'appelle la loi du Talion. Oui, je sais, je me parle à moi même...

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  10. Bizzare, qu'avant le Sofitel Valls faisait chier tout le monde avec D.S.K., puisqu'il voulait même qu'il n'y a pas de primaire PS en 2011, pour que les autres s'éfface.

    Il faut rappeler que Valls rendait D.S.K. très haïssable, avant son départ au Sofitel, puisqu'il voulait annulé les primaires P.S., si D.S.K. postulait en 2012. Il donnait ainsi à D.S.K. so image de raciste qu'il avait fabriquée avec Trierweiller et Bolloré pour un reportage bidon dans lequel il demandait "plus de Whites" à Evry en 2009 (Direct8 Bolloré / Trierweiller dans Parlons Direct = Grosse opération de racolage raciste). Un émission dans laquelle tout sonne plus faux depuis qu'on appris que Trierweiller était déjà avec Hollande en 2007, et que Bolloré est un proche de Sarkozy, comme François Hollande qui a un appart à Neuilly.

    choc des photos, comme dirait l'autre : http://internetdev.pagesperso-orange.fr/DesIntox/

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  11. http://fr.altermedia.info/general/mensonge-carcaterise-de-claude-askolovitch-au-sujet-de-laffaire-dsk_35081.html

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