13 mars 2009

La littérature nazie en Amérique latine (suite)

Rosemberg  Marques da Silva 
(Rio de Janeiro 1963 - Rio de Janeiro 2006 ?).

En traduisant (très librement) en 1986 le numéro 1428 de la collection "Que Sais-je" consacré au Nazisme, Rosemberg Marques da Silva fait une entrée fracassante dans les milieux de l'extrême droite brésilienne et le cercle fermé des fous littéraires sud américains, les deux mondes n'étant pas sans rapport.

Neveu du propriétaire de la maison d'édition et imprimerie familiale "Casa dos Livros" spécialisée dans la littérature ésotérique (on lui doit l'édition approximative en XX volumes des Oeuvres complètes d'Allan Kardec) et les biographies piratées des stars du football, il convainc aisément son oncle de reprendre l'idée qui a fait le succès de la célèbre collection des PUF : un sujet précis traité par un spécialiste reconnu en 120 pages au maximum sur du papier qui s'auto-détruit au bout de 5 ans. 

Ce sera "O qui é que sé" avec son premier numéro intitilé "O Nazismo". 

La maison d'édition n'ayant ni comité de lecture ni correcteur, c'est un opuscule ni revu ni corrigé qui sort de la presse à bras de l'imprimeur carioca.

Le problème est que Rosemberg, plutôt que de piller l'original comme de coutume chez "Casa dos Livros", a complètement réécrit l'ouvrage pour en faire un vibrant hommage du national-socialisme.
 
Précisons tout de suite que tout recension du livre est impossible. Ce qui explique peut être le silence abyssale de la critique brésilienne (déjà naturellement assez peu bavarde) à sa sortie.

Écrit dans un style hallucinant (on a longtemps cru à une sorte de pastiche d'un pamphlet de Céline passé au travers d'un logiciel de traduction version 0.0), ponctué de réflexions personnelles sans lien apparent avec le sujet (deux pages sont consacrées aux démêlées de Rosemberg avec la justice fédérale pour une obscure affaire de détournements de mineur ou de fonds), illustrées de dessins de caratère érotico-mystique, l'ouvrage est quasiment illisible.

On peut néanmoins trouver quelques pistes dans cette jungle. 

Après un rappel historique du nazisme bâclé en une demi-page (da Silva n'est pas intéressé par les incarnations historiques de son idéal), l'ouvrage aborde de front ce qui restera la grande (et l'unique lubie) de l'auteur : le Brésil doit devenir la terre de refondation d'une communauté humaine basée sur les idéaux nationaux socialistes. 

Pour ce faire il faut commencer par supprimer tous les sang-mêlés... 



Une vraie communauté du peuple en costume traditionnel sous le soleil des tropiques


Da Silva ne semble pas découragé par l'ampleur de la tâche. Au contraire le fait d'avoir à exterminer près de 99,97% de la population du pays (soit environs 189 987 000 personnes en dehors de la petite communauté de "Colonia Blumenau" dans l'état de Santa-Catarina) paraît avoir stimulé son imagination créatrice. 

L'opuscule est ainsi complété de 15 annexes composées de plans, dessins, fiches techniques décrivant les moyens matériels et humains nécessaires à la réalisation de son projet. 

Entrainé par l'élan de la création, Rosemberg va jusqu'à tamponner rageusement sur ses plans un "Geheime Reichssache". 

Le chose restera en effet "Geheime" de toute éternité : le format de la collection (qui ne comportera que ce numéro) réduisant aux dimensions de timbre poste ses ingénieux projets.  



Voilà l'ennemi !

L'ouvrage tiré à 500 exemplaires est distribué par l'auteur lui-même à la sortie du stade du Maracana lors des matchs opposant le "Hercilio Luz Olhendorf Futebol Clube" dont il est le supporter inconditionnel aux clubs de métèques.

On perd la trace de Rosemberg Marques da Silva en octobre 2006 après la défaite cuisante de son club par 30 à 0 contre l'équipe "Esporte clube Ypiranga" de Bahia composé exclusivement de joueurs de couleurs.


7 commentaires:

  1. Holala!!
    La gueule de l'ennemi...........y a pas à dire,hors un petit jeunôt de l'UMP....je vois pas mieux et encore.

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  2. Todomodo,

    Permets-moi de reproduire la question que je t'ai adressée à propos de ton billet "Tensions en Martinique" et qui est restée sans réponse:

    "Voudrais-tu préciser le sens de ton billet?

    S'il s'agit de contre-ironie réflexive trans-homothétique, le message devient tardu (comme Françoise) à comprendre.

    Merci pour ton éclairage (providentiel)."

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  3. Sam t'es vraiment trop lourd comme type. Si t'as rien compris c'est que t'es con.

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  4. Itinéraire fulgurant d'un génie du mal méconnu qui n'est pourtant pas sans rappeler celui de Sam le Pirate, Bip-Bip le coyote ou Elie Domota...

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  5. Je dirais même plus... Tout ceci rappelle encore le parcours d'un natif de Bethléem, le chemin de croix d'un Dreyfuss et les sympathiques aventures de Kyle dans South-Park ?

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  6. Todo, les écoute pas. Moi je dis que t'as raison. Tout ça pue le complot à plein nez. J'en veux pour preuve cette interview de Domota:

    http://chien-creole.blogspot.com/2009/03/interview-delie-domota.html

    Parler à ce point de" classe ouvrière" et de "travailleurs", ça cache quelque-chose. C'est sûrement un sous-marin de chez Soral.

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  7. Cher Todomodo,

    "Sam t'es vraiment trop lourd comme type. Si t'as rien compris c'est que t'es con."

    Merci pour l'insulte en guise de réponse.

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