1 décembre 2008

Chronique musicale : Johnny Thunders - So Alone (1978)



Pour mon pote Razor, qui m'a filé un très bon bootleg de Johnny Thunders, voici la chronique de So Alone du même monsieur.

Bon je pourrais révolutionner la philosophie mais au lieu de ça, j'écris des chroniques musicales...Tiens, dans la dernière, je parlais de Television, le groupe new-yorkais. Bah justement, Thunders est un ancien des New York Dolls (et là vous vous dites "wah, mais c'est quoi cette transition de merde ?" et vous avez parfaitement raison dans un sens, mais moi je vous réponds fuck off, parce que je suis en train de chroniquer un album d'un "parrain" du punk et que du coup j'ai le droit d'être paresseux et de faire des transitions pourries si je veux, bande de méchants personnages [bah oui, faut pas y aller trop fort non plus, je pourrais perdre des lecteurs, et ça, même un punk ne le voudrait (parce que bon, vous croyez que les punk ils faisaient tout ça pour quoi ? pour la révolution ? mon cul ! ils faisaient juste ça pour la thune, je vous le dis moi [parce que, en fait au fond les "rebelles" c'est toujours la même rengaine, ils prétendent se rebeller contre un ordre établi, des valeurs, un "système", mais leur rébellion n'est qu'une retranscription sémantique d'un processus physiologique tout con : la frustration, je vous le dis net ! la frustration de ne pouvoir faire partie de ce "système" et de ne pouvoir en profiter, du coup ils s'y opposent en acte, avec violence, mais au final ils ne font que l'alimenter puisqu'ils le désirent (ce qui montre très bien une chose : les actes ne prouvent rien)])], si je veux, je peux aller jusqu'à écrire une parenthèse énorme et lourde, et même pousser le vice jusqu'à mettre plusieurs parenthèses dans cette parenthèse et après faire comme si de rien n'était : et ouais, c'est ça être punk, okay ?) un des groupes fondateurs du punk, new-yorkais donc. Bon le lien ne s'arrête pas là. Johnny quitte le groupe en 1975 en embarquant le batteur Jerry Nolan dans son étui à guitare pour fonder The Heartbreakers avec Richard Hell (qui avait apparemment une passion pour fonder les groupes et s'en barrer sans participer à un album puisqu'il avait déjà fondé Television avec Verlaine deux ans auparavant et deux ans avant la sortie de leur premier album et qu'il fonda The Vovoids...en 1975) qu'il rencontra précisément au CBGB's où les deux groupes se représentaient. Malcolm McLaren, un mec plus cupide que tout Pink Floyd réuni, ancien manager des Dolls, et alors manager des Sex Pistols (et "accessoirement" compagnon de Vivienne Westwood...), les invite à participer à l'Anarchy Tour (avec notamment les Clash et les Buzzcocks) à Londres en 1977. Ils en reviennent avec l'album LAMF qu'ils sortent la même année (et sûrement des cartes postales de Big Ben et du Trafalgar Square).

Thunders lui, a remporté Steve Jones et Paul Cook (respectivement, le guitariste et le batteur des Sex Pistols) pour son premier album solo qui sort en 1978. En effet, ils prêtent main forte à Thunders pour la sixième piste de So Alone, London Boys, réponse en forme de "You're telling me 'shut your mouth' You're little London boys" aux "You better keep yer mouth shut" de New York, l'avant-dernier titre de Nevermind The Bollocks des Sex Pistols (détails intéressants si vous rencontrez un extrémiste punk anglais ou punk américain [si si, ça existe] qui croit qu'il faut systématiquement faire la guerre à "l'autre camp").
Mais les coups de mains ne s'arrêtent pas là, car "So Alone", Thunders n'en n'est pas moins très bien accompagné. Parmis une pléiade de noms familiers on retrouve Phil Lynott, le leader de Thin Lizzy, Steve Lillywhite le super-producteur punk/new-wave et Chrissie Hynde du groupe oublié The Pretenders.

Tout ça pour dire que cet album n'est pas monolithique. Certes, c'est du punk et des morceaux comme Leave Me Alone ou Subway Train, sorti du répertoire des Dolls (je compte pas London Boys, une parodie des Pistols), en attestent bien. Mais, notamment par le biais des reprises, on passe facilement d'une chose à son contraire.
Démonstration : On commence par une reprise surf des Chantays avec Pipeline, puis You Can't Put Your Harms Around A Memory, une ballade punk (?) de Thunders (il dira de ce morceau qu'il est le meilleur qu'il ait jamais composé), suivie d'une reprise des Shangri-Las (me demandez pas ce que c'est...) qui bouge bien. Après vient Ask Me No Questions un truc un peu raté et Leave Me Alone un bon gros punk avec un bon, très bon solo.
Oui, un détail, Johnny Thunders est un putain de bon guitariste. D'ailleurs, vient (She's So) Untouchable, le huitième morceau de l'album, une très bonne composition appuyée d'un saxophone (vous avez dit punk ?). Enfin on nous rebalance du Dolls avec Downtown...mais à la rigueur c'est toujours bon à prendre, parce que l'élément à noter avec cet album, bien plus réussi au niveau de la prod que LAMF et tous ses remix, c'est que l'interprétation est impeccable. C'est sûrement ce qui fait que cet album est une petite merveille, les compos originales ne formant même pas la moitié des pistes et l'ensemble étant assez inégal, passant de morceaux pas terribles comme Ask Me No Questions à des trucs grandioses comme You Can't Put Your Harms Around.

3/5


1 commentaire:

  1. Qu'est-ce que veut dire 3/5 ? Que tu prévois de faire 5 chroniques (Marquee Moon étant 4/5)? Ce n'est quand même pas une note...

    Cet album est bien sûr fantastique.

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