24 novembre 2006

Légitime Défonce Part. II

Hier, à la sortie du Parc des Princes, cent à cent-cinquante supporters parisiens, mus par un courage inouï, se sont attaqués à UN supporter du Hapoël Tel-Aviv. Un policier en civil s’est interposé et après avoir fait usage de gaz lacrymo, a dégainé son révolver et fait feu par trois ou quatre fois. Un supporter parisien est mort et un autre a été grièvement blessé. Le policier et le supporter de Tel Aviv se sont ensuite retranchés dans le Mac Do de la place de Saint-Cloud en attendant les renforts. Le policier a été placé en garde à vue par l’IGS, ainsi que cinq supporters parisiens.

L'Equipe :
Un journaliste témoin du drame.
Philippe Broussard, rédacteur en chef du service société de l'Express et ancien journaliste sportif et spécialiste du milieu hooligan, était sur place jeudi soir. Sur le site internet de l'hebdomadaire, il raconte qu'à la fin du match «quelques centaines de Parisiens, pour la plupart très jeunes» cherchaient «à s'en prendre, ici ou là, à des supporteurs adverses». Selon lui, il y avait peu de policiers présents sur l'esplanade de la Porte de Saint-cloud. Puis il a vu un homme, «un Noir d'une trentaine d'années, assez grand, vêtu d'un pull en laine beige. Il a en main une grosse bombe de gaz lacrymogènes et tente de faire face à une foule de plus en plus hostile. A l'évidence, il cherche à protéger quelqu'un, situé près de lui». «Reste derrière moi ! Reste derrière moi !» entend le journaliste alors que «plusieurs personnes crient : il a un flingue ! Puis un coup de feu claque.». Le policier se réfugie ensuite dans le Mc Donald's. «A l'intérieur, l'homme sort une arme. (...) Puis un talkie-walkie. Alors, seulement, je comprends qu'il s'agit d'un policier.» Certains assaillants découvrent également la fonction de l'homme qui a tiré, alors que d'autres continuent d'hurler «sale nègre» ou «Bleu, Blanc, Rouge, la France aux Français». Puis Philippe Broussard décrit les minutes qui suivent «d'une extrême violence», le policier «l'arme au poing, braque son arme sur les agresseurs de plus en plus nombreux» devant le McDonald's. «Comme les renforts tardent, il cherche à se réfugier à l'étage avec les clients.»


Barillet



La question : y a-t-il légitime défense ? Méta question : cela va-t-il susciter une émotion particulière étant donné que ces supporters parisiens sont des membres du kop de Boulogne soit des fachos ? Ah mais merde, le supporter gravement blessé s’appelle Mounir… Coalition antisémite ?

La légitime défense est naturellement constituée à un contre cent, les cents ne reculant apparemment même pas devant l’arme. Cependant, la circonstance qu’il soit flic, pose un léger problème qui se cristallise en la circonstance que le policier ne portait pas de brassard, « selon l’usage ». Il n’y avait donc aucun signe extérieur, selon les parisiens présents, pour révéler sa fonction. Un parisien a même dit qu’il pensait que le flic avait dégainé un grenaille (ce qui entre parenthèses, à part faire état de la folie de ces types ne révèle pas grand-chose).

Quant à la 2e question, il est heureux que la situation ne se soit pas déroulée en banlieue… On n’ose imaginer le spectacle déplorable que nous auraient donné les associations anti racistes… Ah mais non… Non, on est complètement à côté de la plaque... Charlotte Le Gris de la Salle, journaliste sur Canal +, a ouvert son journal ainsi : « Aux insultes racistes, il a répondu en tuant un supporter du PSG. » Et ça continue sur la même note pendant tout le sujet : un témoin dit que « c’était des skinheads et le policier était noir », l’UNSA, devenue aux dépens d’Alliance le syndicat majoritaire de la police a enfoncé le clou ainsi : « légitime défense contre agression racistes ».

Voilà. Tout à coup, quand le tireur est noir et aculé par des fachos, la question de la légitime défense passe au second plan dans les médias… Le racisme offre apparemment un permis de tuer sans concession. Entendons-nous bien. Le propos n'est pas de remettre profondément en question la position de légitime défense du policier, mais de fustiger ce traitement de l'information scandaleux et orienté, cette esthétisation dramatique, cette héroisation colorée, cette négation du rétro racisme quand il survient. Information aux atours d'objectivité... Et ce « noir » a presque tué un arabe… Ce Mounir était fiché comme hooligan indépendant.

Ce n'est pas un meutre raciste. C'est le meurtre d'un raciste.

3 commentaires:

  1. En voilà une belle foire... Evitons les réactions à chaud... Mounir, mort cette nuit, vient de ressusciter et c'est Julien maintenant qui est décédé.

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  2. Les témoins parlent de confusion et d'extrême tension...

    Attendons donc.

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  3. Et après Tonton David s'étonne que les Parisiens comme moi refuse de supporter le PSG !!

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