14 novembre 2015

Dring

Nouvelle affaire de caricature de Mahomet
Tic tac tic tac tic tac. Vendredi 13 novembre 2015. A quelques secondes du coup d’envoi de France Allemagne. Un flash, une vision. Je mentalise une pensée. C’est pas comme dans les films. C’est pas une vision, un flash. Je mentalise une pensée. C’est sans effets spéciaux, pluggé circuit court, sans fil, facile, en prise directe. J'ai la nausée terreur.

Ça fait quelques jours que je suis hanté par cette… idée.  « Un mode opératoire inédit en France. »


La veille. Jeudi 12 novembre, 23h et des poussières de dust to dust. Sur Itélé, on est à Beyrouth. Bilan à plus de 40 morts.  Je mentalise très fortement une pensée. « Un mode opératoire inédit en France. »
Beyrouth, c’est Beyrouth ma gueule. Paris, c’est Paris-Paris. Beyrouth, Paris, Paris-Beyrouth. Merde, une saloperie qui sonne comme une ratée chanson de Renaud, un dégueu duo comme un mauvais vin Red, un bidon Paris-Kaboul-biboulga.
C’est mauvais signe, mais c’est trop tard, je l’ai vu…  Je sais.
Jeudi 12 novembre, 23h et des poussières de dust to dust. Sur Itélé, c’est Beyrouth à Beyrouth, et je dois respirer profondément pour ne pas céder au sentiment de panique suscité par l'idée-Hydre. « Un mode opératoire inédit en France. »

Et, Vendredi 13 is coming…

Once upon a time un vendredi 13 en France.
Pourquoi regarder France/Allemagne plutôt que les Noces de Figaro ma chérie ?
Parce que la Mannschaft a été évacuée de l’hôtel Molitor ce midi. Alerte à la bombe.
Parce que Benzema a reconnu un rôle d’intermédiaire dans l’affaire de la sextape. Association de malfaiteurs.
Parce que la Gare de Lyon a été évacuée cet après-midi. Colis suspect.
Parce qu’en rentrant, Lucia di Lammermoor me fixait dans le tromé. L'effigie des visages de l’effroi.
Parce que Cazeneuve a mis aujourd’hui le paquet sur la lutte contre la prolifération des armes à feu en France. On sait qu'y'a toujours un pigeon quelque part pour humilier le socialiste.
Parce que le sondage du jour du Parisien dit que les Français ont peur de la menace terroriste à 57%.
Parce que France/Allemagne.
Parce que c’est les Champions du Monde.
Parce que tu préfères l’opéra.
Parce que ça mériterait un hyperlive avec Gabriel Fouquet.
Parce que c’est… Vendredi 13.

Court-circuit. Dérivation. Mode mute, monologue intérieur. Et parce que là ma chérie, je mentalise une pensée : « Un mode opératoire inédit en France », en tribune, là, face cam, une explosion kamikaze.

Tic tac tic tac tic tac. Dring. Il est 22h12 et des poussières à la poussière. J'ai mis le direct en pause clope, je suis en différé. Mon téléphone vomit : fusillades vers République apparemment…
22H12 et des poussières à la poussière + 1 nano-seconde, j’appuie sur la gâchette. Itélé en mode flash spécial. L’info est en réanimation, en électrochocs continus sur les chaînes de publicité perpétuelle… Coeur brisé qui s'emballe. Implosion.
 
Paris, ville scène de crime

L’overdose de réel est cash, full speed, full force, l’assaut neuronal blitz.

Terrasses des cafés arrosées, prise d’otages en cours au Bataclan.

Bad trip. Montée exponentielle. Ascenseur pour un crash.
Pas de panique. Au CGB, on sait. On sait depuis longtemps. Depuis le début hein, on est branché vision nyctalope, infra-rouge-Raid. Pas de panique.

Pas-de-panique.

"Attaques toujours en cours à Paris. Des centaines de personnes retenues en otage au Bataclan."

Hollande prononce assaut à la télé.

Respirer. Respirer.  Carnage. Respirer. Massacre en cours. Respirer. Ventilés holocauste. Assommoir. Abattoir. Respirer. Respirer. Pilote automatique. Etat d’urgence. La guerre, la vraie. La sainte. Soupape, soupape. Pour une fois, Moi ne veut rien savoir. Moi s’échappe, remet le foot. Ils jouent à la baballe. Areuh, areuh. Impasse régression. Suicide au Mister Freezing ? Assaut, assaillis. Retraite. Repli. Regroup ! Ça va péter, ça va péter là-bas, on va le voir en direct, Moi, Je l’a vu. Terreur. BPM en dolby surround dans les tempes. Off. Respirer, contracter les muscles, marcher, marcher, absorber l’onde de choc. S’adapter au pire dont on a toujours su qu'il était certain. Fermer tous les putains de volets.

"Trois attentats suicides aux abords du Stade de France"...

Le réel nous explose à la gueule.
L'Histoire nous marche dessus. 
On y est.
L'esprit des Lumières sur sa mobylette avec sa putain : la Terreur.
Pyromane. 
Y’a plus de comment, y'a plus de pourquoi, y'a plus de blasphème, y’a plus de juif, y’a plus de bouc émissaire. Y’a plus que du ball trap, du canard allumé comme à la foire, de l’égalisé par le feu.

On nous annonce la nationalité des victimes : "Le Vivre Ensemble est under attack." Non, l'ardoise, c'est pour tout le monde. "Nous avons raison, nous allons continuer. Laissez-nous les clefs, laissez-nous faire." Etat d'urgence. L'exception va se charger de confirmer le principe.
Cible préférentielle

La bienpensance ne court pas plus vite que les balles.

« Continuer à vivre » ou survivre, il va falloir choisir.

Le meilleur est derrière nous. Ça sera ça l’esprit du Vendredi 13...

Dring.

C'est le début de la fin.

Dring.

Ceci n’est que le début.

Attention citoyen, ça va arriver de tous les côtés.

Donnée du problème : nos protecteurs sont les éduc-spé de nos bourreaux.

Les élections n'auront pas lieu.

Les jihadistes font padamalgam.

Les couteaux, les raids, la guérilla terroriste, il va falloir intégrer.  

Nous sommes samedi 14 novembre 2015.

Nous sommes le jour d’après.

Il est temps de faire pleuvoir le Death Metal.

129 morts, 352 blessés.

Il est temps d’en faire tout un putain de Bataclan.

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