8 octobre 2014

La menace fantôme



Voilà longtemps que je n’avais rien vu d’aussi ridicule que ces deux images récentes : d’une part le simili conseil de guerre organisé sous les lustres de l’Elysée réunissant sous le panache de François Hollande les membres d’une « coalition » complètement bigarrée et décousue contre l’Etat Islamique – un instant j’ai cru revoir l’image de je ne sais plus quel Tintin où la famille d’Abdhalla plante la tente dans le salon de Moulinsart… et où notre Président, sous l'œil des caméras, fait semblant de décider de quelque chose. Et d’autre part, la conférence de presse de Hollande, bredouillant avec une feinte émotion que l’assassinat de l’otage français Hervé Gourdel était « lâche et cruel » (nous attendons désormais, impatients et curieux, la liste des assassinats « tendres et courageux » selon le cabinet de la Présidence).

Réunion au sommet

Décidément, tout ce qui paraît profondément ridicule de l’autre côté de l’Atlantique finit toujours par arriver chez nous 10 ans après, dans la plus parfaite normalité : gouvernement par l’émotion, par la fébrilité. Foutage de gueule en direct, on convoque la presse. Larme à l’œil du Président qui tente de faire croire qu’il engage une guerre, non sur des intérêts concrets bien qu’obscurs, mais sur son simple dégoût pour un fait tragique. Le meurtre. D’un randonneur. Français.

« Hervé Gourdel est mort parce qu'il était Français ». L’Etat Islamique aurait pu encore décapiter une demi-douzaine d’Anglais et autant d’Américains que la 5ème armée du monde n'aurait pas moufté. Mais un Français ! Ça marque un tournant ! Pas touche ! Fin de la partie, cette fois c’est la guerre, nous disent le Président et les médias malgré leur mépris habituel pour la préférence nationale.

« Il s’appelait Hervé Gourdel »… Projet Chaos. « Dans la mort, un membre du projet Chaos reprend son nom : il s’appelait Hervé Gourdel… il s’appelait Hervé Gourdel… ». Et nous allons maintenant partir en guerre pour le venger...

« His name is Robert Paulson... »

Partir en guerre, contre l’EI ? Contre l’ISIS ? Non, contre le Derch !

Dans le monde de 1984, même si l'ennemi change du jour au lendemain au gré des humeurs, ce sont encore des blocs continentaux qui se déclarent la guerre. En 2014, monter en épingle l’hostilité du bloc voisin est devenu trop compliqué, mieux vaut dresser des menaces qui soient fantomatiques. Vous avez aimé Al Quaida, le réseau flasque et informe, l’hydre sans tête, la nébuleuse insaisissable et sans structure dont il faut néanmoins (priorité absolue !) trouver le chef ? Vous avez aimé le terrorisme apatride mais qui réside tout de même en Afghanistan et en Irak ? Alors vous adorerez l’Etat Islamique, né tout aussi brusquement et qui disparaîtra de la même façon. L’Etat Islamique qui n’est ni un état, ni islamique, entendons-nous bien ! Don’t get me wrong ! Appelons-le « Daech » pour que les choses soient plus claires. La première urgence est bien de lui trouver un nom !

« Il s’appelait Hervé Gourdel ». La France mène à présent pas moins de trois guerres simultanées en Afrique. Avec pour stratège quelqu’un qui rate tout ce qu’il entreprend depuis 2 ans. Fastoche ! Et comme ça ne suffisait pas, il a fallu qu’il bombe le torse, qu’il cocoricote pour nous mettre en première ligne, « à la tête de la coalition »... On a les moyens François, t’es sûr ? En tout cas, lui n’a plus rien à casser sur le plan national, alors faut bien qu’il s’occupe ailleurs. Louis XVI c’était les serrures. Lui c’est les guerres en Afrique. La chasse au lion ! 10 ans après le « non » aux Américains de Villepin, il nous porte volontaires pour aller écoper la merde qu’ils ont mise. Et sans Destop s’il vous plait ! Tout avec les mains ! Pour un peu qu’on lui demande, je suis sûr qu’il se dirait « confiant » !

5 commentaires:

  1. Il a confiance en lui, ce bougre de président, mais il n'a pas de hauteur, pas d'envergure, pas la stature, ni la carrure, pas l'amplitude, l'habileté, le touché, la volupté, la sagesse ni même la rage, il aurait peut-être fait un bon ambassadeur, pour l'art de vie corrézien, mieux que pour démontrer l'efficacité du régime Dunkan, ce petit gros qui par à la guerre en Afrique.

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  2. Notre chef des armées poursuit simplement son dégraissage de la Grande Muette, avec les Daeshiens comme auxiliaires involontaires ... "Faites l'amour pas la guerre" dit le slogan; étant donné ses problèmes avec le beau sexe, notre Flamby ne peut donc que donner libre cours à ses passions guerrières...

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  3. "Ma determination est totale..." Citation exacte, les suspensions c est pour ce petit coup d'oeil a ses souliers, juste au moment ou il fait semblant d'avoir des couilles

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