4 avril 2014

Sexe en plus ou sexe en peluche ?


« La justice australienne a reconnu l'existence d'un genre neutre ». D’un « troisième sexe ». C’est ce que l’on peut lire et entendre partout dans l'actualité. Drôle de formulation, non ?

La justice australienne a « reconnu l’existence ». Pas décrété, pas créé, pas supposé mais « reconnu ». Tout comme on reconnaît que la terre est ronde, ou que ce que l’on prenait pour les Indes est en fait l’Amérique.

Dire qu’a été reconnue l’existence d’un genre implique que celui-ci est réel et qu’il ne nous reste plus qu’à nous hâter de rallier la position de l’Australie, avant de nous retrouver terriblement à la traîne sur les découvertes de notre temps. Cela a déjà pris des siècles pour que la justice australienne reconnaisse les faits qui s’étalaient devant ses yeux. Voulez-vous encore prendre du retard avant de mettre vos connaissances à jour ? Le temps que vous vous rendiez à l'évidence, le monde sera certainement passé à d'autres découvertes, autrement plus étonnantes qu'un troisième sexe.

Ainsi, ce troisième sexe a été découvert, en Australie. Un sexe ni masculin ni féminin, et à côté de qui tout le monde était passé jusque-là. Peut-être n’existe-t-il qu’en Australie ? Comme l’ornithorynque et certains marsupiaux ? En tout cas ce troisième sexe ne nous sera pas montré. Par pudeur d’une part. Et puis parce qu’il se situe dans la tête. On n’a de trace de son existence que de témoignages. D'ailleurs, c’est au fond la seule chose que peuvent faire les justices australienne et les autres, en réalité : non pas reconnaître l’existence d’un nouveau genre, mais accorder leur crédit aux affirmations de ceux qui leur diront qu’ils ne sont ni homme ni femme.

Cette bataille gagnée, l’Australie peut se pencher sur le cas d’autres marginaux, cruellement exclus de la société eux aussi, du fait que celle-ci nie leur identité intime. A quand la reconnaissance de ces personnes qui, en leur for intérieur, se sentent le messager des Elohims ? La réincarnation d’un chat ? Le jumeau caché de Napoléon ? ou le cousin issu de germain de Néfertiti ?

1 commentaire:

  1. Autrefois les libertins disaient : "Le péché, après tout, ça n'est que la conscience du péché".

    Aujourd'hui que le péché est devenu un mot tabou, et que les psy trouvent de très mauvais goût que quiconque puisse encore se prétendre "sain" et "normal", il semble qu'on doive reformuler ainsi la vieille boutade :

    "La folie après tout, est-ce rien de plus que la conscience de la folie ?" - Comprendre : "est-ce autre chose au final que la peur d'être fou... et la honte qui en découle ?"

    Dans un système social où l'on n'accepte plus qu'une "bonne société" dicte à la "mauvaise" ce qui est la norme et ce qui ne l'est pas, l'avenir appartient aux gens sans vergogne - c'est-à-dire sans honte ni conscience du mal.

    Celui qui est assez fou ou malhonnête aujourd'hui pour demander (à corps et à cris) aux pouvoirs publics à ce que sa folie soit reconnue comme une autre forme de sagesse et sa malhonnêteté comme une "honnêteté du troisième type" - injustement victime de discriminations - est le roi du monde en puissance.

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