26 janvier 2011

La minute de BatPat : Christophe Maé

Tous les ans, j’attends impatiemment la cérémonie des NRJ Music Awards. D’abord, je suis toujours ravi, au comble de l’ataraxie, de retrouver Nikos Aliagas aux commandes d’un prime, car il est indéniable que le Logos marche avec ce divin grec ! « Tu… Tu vas biên mon… lolou ? », déclara-t-il à un Usher en slim, au cours d’un bref moment d’amitié virile et taquine, conclu par un « check », poignée de main très prisée des 15/25 ans. Usher, danseur émérite, producteur du jeune Justin Beeber (ce qui témoigne de son amour sans souillure pour les enfants), champion de la World Electro R’n Pop, soit, incontestable héritier de Michael Jackson, qui transcende le projet musical ambitieux de rédemption de tous les péchés de la terre du King of Pop, par l’ouverture totale de l’individu fan à la diversité des cultures et au métissage des musiques...
Ensuite, je suis toujours inquiet de voir si mes chanteurs préférés vont être récompensés pour leur travail. Car il est impératif de concéder quelque marque de reconnaissance à ces héros artistiques qui ont tout sacrifié à la variété (quelque brillante carrière de puéricultrice pour la reine de l’humanité de pointe transsexuelle, Lady Gaga, une belle vente sur un marché aux esclaves pour Shakira, etc) pour nous enchanter, nous faire rêver et nous teRnir en vie…

Cette année, il est un de ces hérauts, de ces messagers animés par les seules valeurs de compassion et de partage, que j’ai attentivement suivi : Christophe Maé, chanteur actuellement en tête des charts français, avec près de 550 000 albums vendus en 2010 ! Rappelons l’incroyable succès de son premier opus Mon Paradis , vendu à plus d’un million et demi d’exemplaires, qui lui aura valu tous les prix en 2008, dont la consécration suprême d’entrer au club très fermé des Enfoirés du cœur... Ce succès foudroyant aurait pu lui emporter la tête, mais le bondissant Christophe est resté le même, lui-même ; de ceux qui trempent plus souvent leur nez dans le pistil des pâquerettes que dans les rails de poudre cocaïne. Pour notre plus grand bonheur, Christophe Maé s’est attaché aux ailes du jumbo jet du succès. « On trace la route » est l’album de la confirmation, et pour le public, une preuve que ses inlassables hymnes à la joie ne sont pas de simples paroles en l’air !

Samedi soir, Christophe Maé nous a enchantés en interprétant La Rumeur, de son timbre si particulier et de son groove tout de bonne humeur et de légèreté, denrées devenues rares pour une humanité repue de sinistrose. Dans cette chanson, Christophe nous parle d’amour. L’amour, qu’il ne sert à rien de chercher, qui arrive, tôt ou tard, forcément, telle une bouée de sauvetage incongrue en pleine tempête ! Un amour évidemment éternel, car ce texte appelle à l’engagement ! L’amour, le véritable, est une perpétuité. Le message de Christophe rassure, réconforte, porte la bonne nouvelle que nous ne sommes pas seuls à y croire encore, dans cette sombre société où près de deux tiers des couples mariés divorcent et où l'odieuse tentation se brade à prix discounts sur Internet...
La Rumeur évoque aussi les difficultés pour un couple de résister aux petits bruits, aux ragots, aux morsures des chiens, immanquablement jaloux devant l’image du bonheur réalisé. « On dit d’elle qu’elle est heureuse mais certainement pas comblée » Il ne fait aucun doute que Christophe se livre à demi-mot dans cette chanson à texte à double sens… Le show-bizness est cruel et perfide, lui qui charrie dans son torrent tabloïd, les dangereuses rumeurs dont Christophe nous invite à nous méfier, et à nous défier, debout. « Pour ne pas tomber, j’ouvre mon cœur. » Car l’amour est une fin en soi, mais aussi le moyen de se battre et de résister aux assauts des envieux !

La prestation scénique de Christophe a été à la hauteur de ce fabuleux message d’espoir, ce cri d’un cœur qui bat, en vie. Il a promené son groove, en prise directe avec cette musique des bons moments, qui réalise immanquablement le miracle de nous faire sourire et de faire mûrir en nous l’idée un peu folle, que nous sommes heureux pour encore 2 minutes 30… Un véritable tourbillon de positive attitude ! On avait envie de se prendre par la main, de faire une ronde, de fumer des pétards fraternels au thé vert, d’embrasser sa femme, de l’enlacer, de pleurer tout à fait, et de lui murmurer : « C’est oublié mon amour… A l’avenir, je ferai la vaisselle… » Christophe est un musicien, un vrai, de la trempe de ceux qui sortent naturellement la soul music ; son solo à l’harmonica fut, à cet égard, un réel moment de triomphe et d’émotion et un authentique défi à la morosité (3min22 sur cette vidéo).

Christophe Maé a trouvé la formule de la gentillesse en tubes. Cette gentillesse qui nous fait tant défaut, il nous l’apporte en offrande à chacune de ses chansons. Christophe, tout à la fois prix de camaraderie, gendre idéal et prince charmant, preux chevalier servant (des arts et lettres serviles), écologiste engagé, « C’est ma terre où je m’assoie, ma rivière, l’eau que je bois, qu’on n’y touche pas », est un remède intergénérationnel à l’anxiété. Ses producteurs ne s’y sont pas trompés… Alors certes, il est reparti sans récompense de cette cérémonie, mais Christophe Maé vaut tous les veaux d’or du monde !
Christophe Martichon nous rappelle qu’il est un homme, ce qu’est un homme, tout simplement. Et il nous montre la voie vers cette route pavée de briques jaunes qu'on avait oubliée dans un coin de notre mémoire, qui nous ramènerait enfin au paradis de l’innocence perdue, à la maison, si nous prenions le risque fou de l’emprunter à rebours… Combien serons-nous à le suivre sur le chemin de l’amour et du conte pour enfants, à nous dessécher l’âme et la peau au son chaleureux de sa voix ?


5 commentaires:

  1. La vue de Bateman me donne envie de passer Huey Lewis au volume maximum

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  2. J'avais malencontreusement oublié d'insérer le lien vers la vidéo du passage de Christophe Maé sur scène. C'est réparé. Régalez-vous !

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  3. c'est pas la photo qui me donne envie d'écouter hip to be square, mais le style de Batpat remarquable réplique des critiques musicales de PatBat dans AP. c'est réussi, thx.
    Je ne connaissais pas très bien ce chanteur, je vis un peu retiré. pourquoi chante t-il avec une voix de nègre ?

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  4. "pourquoi chante t-il avec une voix de nègre?"
    Il n'arrive pas à avoir une voix de nègre, il en a juste les accents. Il singe.

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  5. Bienvenue à Grocacca.

    Séb

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