9 octobre 2009

Les errements d'un "conservateur"

Alain Finkielkraut nous avait habitués à une solidarité affective et irrationnelle envers Israël, à des emportements médiatiques contre-productifs... Ceux qui aiment le lire ont souvent été consternés de le voir au bord de l'hystérie sur les plateaux télé... Ce soir je viens de visionner deux vidéos dans lesquelles il contredit radicalement les postures conservatrices prises dans ses écrits.

Que nous dit-il d'un point de vue éthique et morale? Qu'on devrait comprendre et accepter que celui qui a souffert fasse à son tour souffrir... Moi qui ne suis ni philosophe ni psychanalyste, il me semble qu'au contraire, celui qui a souffert, celui qui a été maltraité par d'autres, sait pertinemment ce qu'il fait en maltraitant à son tour son semblable. Quant on a expérimenté l'horreur, on est moralement plus coupable de la reproduire, on porte une responsabilité plus grande, on se doit d'avoir le souci des autres.

En outre, comment peut-il avoir écrit des pages aussi cinglantes et féroces sur la peopolisation de la société, sur la déculturation et prétendre que Polanski fait parti de l'élite culturelle?

L'affaire Polanski est au cœur du système people! Quand on s'appelle Alain Finkielkraut et qu'on sait ce qu'est la culture, on ne compare pas cet entertainer avec PROUST! Même s'il a produit un énième clip pianistique grandiloquent...

Le plus difficile reste d'expliquer les errements du philosophe... J'entends déjà les tenants du complot sioniste me dire que le contempteur de la modernité people fait simplement preuve d'une solidarité tribale qui n'a rien de raisonnable ou de raisonnée.
Que répondre à cela?
Pas grand chose, je pense que ce discours sans retenue, sans précautions, teinté d'inexactitudes et de contradictions va beaucoup apporter à celui de l'antisémitisme.




24 commentaires:

  1. Wa(l)ter De Closets9 octobre 2009 à 22:06

    "les postures prisES"... car les postures ne prisent pas! En tous cas, je n'ai jamais vu de posture priser.
    Vivement la réforme de l'orthographe !

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  2. Ah ce mépris du peuple (foule lyncheuse), les excuses toutes trouvées, le rappel du massacre du ghetto de Varsovie...
    Finky malgré quelques fulgurances ne vaut pas mieux que BHL Soutien de caste, soutien de communauté...poubelle.

    Quand au génie de Polanski, pour moi son plus grand talent réside dans le cul de sa femme ça va pas beaucoup plus loin. J'apporte tout mon soutien au cul d'Emmanuelle Seigner.

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  3. Ca il n'aime pas beaucoup le peuple, mais il est victime de ses mauvaises lectures: c'est un "fan" d'Arendt.

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  4. Oui il est obsédé par Arendt comme BHL.

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  5. Finky commence par dire que l'amalgame est le plus grand crime des intellectuels, et il a raison, mais ensuite oppose l'histoire du fiston Kadhafi à la polémique Polanski, puis plus tard nous parle de Sharon State, de la Shoah et du communisme.
    Il y a des pans du discours qui reste valable, comme le prétexte Polanski pour se laisser aller au ressentiment anti-élitiste.

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  6. "Que nous dit-il d'un point de vue éthique et moral? Qu'on devrait comprendre et accepter que celui qui a souffert fasse à son tour souffrir... Moi qui ne suis ni philosophe ni psychanalyste, il me semble qu'au contraire, celui qui a souffert, celui qui a été maltraité par d'autres, sait pertinemment ce qu'il fait en maltraitant à son tour son semblable. Quant on a expérimenté l'horreur, on est moralement plus coupable de la reproduire, on porte une responsabilité plus grande."

    Mis à part que je ne suis pas persuadée que Finkielkraut ait voulu dire ça (je pense que c'est plus simple : il est manifestement titillé par un début de vrai fantasme de persécution et il sympathise très fort avec l'histoire personnelle de Polanski), j'ai envie de rebondir sur cette partie de ton article.

    Réfléchis. Si toutes les victimes d'injustices et conscientes de cela étaient obligées par leur expérience à ne pas la reproduire, cela voudrait dire quoi? Ca voudrait dire d'un point de vue symbolique que Jésus faisant irruption parmi les juifs, et invoquant la règle en question, aurait dû se voir suivi par l'intégralité du peuple, sans la moindre exception. Or non seulement ce n'a pas été le cas mais beaucoup mieux, lorsqu'il a voulu à son tour fonder une Eglise, une nouvelle Eglise, il n'a pas fait l'erreur (comme les précédents) de parier sur la parfaite innocence des nouveaux fidèles. Au contraire il a choisi pour la diriger l'un des deux apôtres qui l'avait renié et il fut dès lors admis que tous les chrétiens seraient des pécheurs.

    Que les lecteurs du CGB veuillent bien m'excuser pour cette intro un peu fastidieuse, ce que je tiens à faire remarquer c'est que la théologie elle-même, qui traite en priorité de cette grande question "de ne pas reproduire l'injustice" - ne dit-on pas même que le Christ a expié pour le péché des hommes? - ne s'illusionne pas une seconde sur le caractère irréductible du Mal, et même parfois insiste sur le fait qu'il soit nécessaire à la vie. - Ne dit-elle pas que le monde terrestre appartient au Diable?

    Ainsi, ce qu'explique René Girard dans son unique (et usée jusqu'à la corde) thèse des Rivalités Mimétique n'est rien d'autre : les sept péchés capitaux, loin de devoir jamais être éradiqués, sont en quelque sorte le sel de la vie, le moteur de toute passion, Freud dirait "de toute vie psychique" et il n'aurait pas tort, et les rares élus que le Diable n'aurait pas armés de ces dites basses passions pour affronter la redoutable condition humaine, sont voués à finir exclus de la petite mécanique du réel, à être considérés comme des idiots (c'est le sens du terme "Idiot" appliqué au Prince Mychkine par Dostoïevski), bref à dépérir faute d'armes pour défendre leur beefsteak ici-bas.

    Hélas ou tant mieux, l'expérience du mal (on pourrait même résumer "l'expérience du mal" à l'expérience tout court) n'a guère d'autre vocation ici-bas, en règle général, que de nous apprendre à mieux nous armer contre l'adversité, c'est-à-dire précisément le temps venu - éventuellement comme Saint Michel trucidant le Dragon, en lui rendant la monnaie de sa pièce ("rendons à César ce qui est à César") - à savoir reproduire opportunément les dites injustices!

    Ne dit-on pas : "Il faut que le coeur se bronze ou bien se brise"? Parfois devenir "méchant" est une question de survie.

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  7. Alors les gogos déçus par vot'bon Juif?

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  8. Z'êtes antisémite, Todomodo?

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  9. bien à ce qu'on voit c'est qu'il a toujours une analyse à geometrie variable,il trouve des excuses aux gens qui ont commis des horreurs averées comme polanski maintenant
    alors qu'il a crié sur tous les toits qu'il etait opposé à la culture de l'excuse

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  10. Babouche pas content10 octobre 2009 à 01:55

    Bûcher. Généralisé.

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  11. Certes Polanski n'est pas Proust. M'enfin le réalisateur de Chinatown un entertainer, c'est un peu gonflé, non ?

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  12. @ Paracelse

    "Il y a des pans du discours qui reste valable, comme le prétexte Polanski pour se laisser aller au ressentiment anti-élitiste."

    Dans la foulée : Jackson, Cohn-Bendit, Polanski.

    Le peuple fait ce qu'il peut pour ne pas passer pour un fachiste rétrograde, mais il a du mal.
    La faute à qui ?

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  13. refoule de la goule10 octobre 2009 à 03:30

    "Il y a des pans du discours qui reste valable, comme le prétexte Polanski pour se laisser aller au ressentiment anti-élitiste."

    C'est comme ça qu'il fallait le dire ou ça dépend juste de qui le dit ?

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  14. "Dans la foulée : Jackson, Cohn-Bendit, Polanski.

    Le peuple fait ce qu'il peut pour ne pas passer pour un fachiste rétrograde, mais il a du mal.
    La faute à qui ?"

    Euh, je ne sais pas... Bernard Pivot ? Non c'est pas ça, il doit pas savoir ce que c'est que le moonwalk . Ca y est je l'ai ! Frediric Miterrand !!! J'ai gagné quoi ?

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  15. C'est Michaud qui parle de Proust pas Finkie non ?

    Sinon je comprends pas, je veux bien que Finkie dise de la merde, mais quand même, on est bien d'accord pour dire que Michaud est une sacrée tête de con (je fais gaffe son staff juridique va peut-être me foutre un procès au cul pour ça) non ? Je pose la question juste histoire de me rassurer.

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  16. Je n'ai lu aucun ouvrage de ce mec, mais les quelques entretiens glânés sur le net révèlent un gaga modernolâtre de la plus belle eau:

    http://www.telerama.fr/scenes/yves-michaud-la-transgression-aujourd-hui-ne-va-pas-tres-loin-il-s-agit-d-une-audace-ritualisee-et-encadree,40623.php

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  17. "J'ai constitué une documentation importante puis écumé tous les clubs d'Ibiza, comme un vieil ethnologue, pour étudier les rites de la vie nocturne"

    Pas mal non? L'art de conjuguer l'utile à l'agréable...
    Du genre à sortir une thèse sur ses partouzes en boîte à cul.

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  18. Voilà un extrait de mon livre sur Finkielkraut qui devrait vous permettre d'y voir plus clair :
    http://tatamis.blogspot.com/2009/10/finkielkraut-na-pas-change-davis-sur-la.html

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  19. "Il paraît d’ailleurs utile de rappeler le contexte dans lequel Alain Finkielkraut et Pascal Bruckner ont écrit le passage de 1977, et qui montre bien que si les signataires dont il est question plus bas ont suivi la pensée dominante, pro-pédophile en 1977, anti-pédophile aujourd’hui, Alain Finkielkraut s’en est toujours tenu à ses idées, nuancées sur le sujet"

    Rappeler le contexte ? Mais vous êtes malade Robin, vous savez ou vous mettez les pieds en venant ici ? Vous voulez tâter de la carotte ou quoi ?

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  20. Finkie ridiculisé par Yves Michaud ! Royal au bar !

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  21. Alain Finkielkraut fait dans le REVISIONNISME voire le NEGATIONNISME :
    approximation sur les faits ,minimisation du crime , responsabilité portée sur la victime , théorie du complot ( "c'est parce qu'il est un artiste"), dénigrement de la justice ( "juge mégalamone"),soutien au criminel ( il vit un cauchemar) ...
    la justice l'a jugée coupable..
    et pas un mot de soutien ou de compassion pour la victime.

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  22. Alain Finkielkraut fait dans le REVISIONNISME voire le NEGATIONNISME

    Oui n'ayons pas peur des mots. Et surtout n'ayons pas peur de placer REVISIONNISME et NEGATIONNISME sur le même plan, VOIRE sur un plan inférieur pour le second.

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  23. " et pas un mot de soutien ou de compassion pour la victime. "

    Apparemment, elle en a rien à foutre. Elle aurait dû croiser le chemin d'Emile Louis.

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