1 août 2009

Versus



Il pensait connaître les syndicats. Il savait comment ça fonctionnait. Après un ou deux coups d'éclat, et sous la pression des leaders, le mouvement s'essoufflerait. Comme par hasard, un mois ou deux après, lesdits leaders obtiendraient des postes pour siéger dans un CE, pour être attachés de police dans une ambassade de leur choix ou affectés dans une section du Conseil économique et social à vingt mille balles pour cinq ou six jours par mois de présence. C'était comme ça que le gouvernement cassait les mouvements et c'était comme ça qu'il tenait les syndicalistes : en rapprochant les têtes d'affiche du grisant pouvoir politique. Dans quelques années, après quelques signatures d'accords hasardeux, la grogne resurgirait, les élections désigneraient de nouvelles valeurs montantes, jugées plus intègres... Et puis il y aurait de nouveaux coups d'éclat, de nouvelles frictions avec un tas de fonctionnaires lobotomisés prêts à suivre et, ensuite, de nouvelles attributions de postes, de nouvelles nominations, et cetera, et cetera...


5 commentaires:

  1. Par contre, les Gégébistes, des syndicalistes désengagés, n'ont jamais été soudoyé. Il faut que ça change. Moi aussi je veux toucher 20 000 balles à ne rien foutre dans un conseil économique et social sur le dos des travailleurs.

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  2. Pareil, et encore, je suis tenté de dire que, de nos jours, pour 20 000 balles, t'as plus rien...

    Aussi, demandons plus et que Gaby embauche Alain Minc et son carnet d'adresses...

    Sans quoi, on installe les bouteilles de gaz et on fait péter la rédac...


    Para,

    plus sérieusement (encore que...), "Versus", c'est un excellent bouquin (à l'occasion, entre deux San Antonio...)...

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  3. Je suis certain, d'ailleurs, cher A.rnaud, que vous pouviez avec votre acuité trouver une citation beaucoup plus pertinente pour montrer à quel point Chainas est grand. Pahlaniuk en aussi bien, voire en mieux.
    Bien à vous

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  4. Du haut de "La Tour des demoiselles", je dois vous confesser avoir hésité avec le long passage de la page précédente, sur les gays, mon côté Nicolas de Fersac, sans doute...

    Plus concrètement, j'eus pu choisir un passage sur la touristophobie du sieur Nazutti...

    Je verrai de me rattraper...

    Je ne peux que vous rejoindre, Chainas est grand...

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  5. Un des rares polars français vraiment noirs de bien que j'ai lus...notamment la scène sur la tournée dans le bordel et toutes les perversions...

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