5 août 2009

(Dé)localisations

Le présent post, tout au moins la citation qui suit, trouve sa généalogie dans un fructueux échange avec C.B. (échange qui m'a fait me replonger dans l'oeuvre de l'auteur). Qu'il soit ici remercié et assuré de ma gratitude.
En outre, j'avais promis cela à Kroulik, ici.






De ce que les dépenses publiques déplacent le travail sans l'accroître, il en résulte contre elles une seconde et grave présomption. Déplacer le travail, c'est déplacer les travailleurs, c'est troubler les lois naturelles qui président à la distribution de la population sur le territoire. Quand 50 millions sont laissés au contribuable, comme le contribuable est partout, ils alimentent du travail dans les quarante mille communes de France ; ils agissent dans le sens d'un lien qui retient chacun sur sa terre natale ; ils se répartissent sur tous les travailleurs possibles et sur toutes les industries imaginables. Que si l'État, soutirant ces 50 millions aux citoyens, les accumule et les dépense sur un point donné, il attire sur ce point une quantité proportionnelle de travail déplacé, un nombre correspondant de travailleurs dépaysés, population flottante, déclassée, et j'ose dire dangereuse quand le fonds est épuisé ! - Mais il arrive ceci (et je rentre par là dans mon sujet) : cette activité fiévreuse, et pour ainsi dire soufflée sur un étroit espace, frappe tous les regards, c'est ce qu'on voit ; le peuple applaudit, s'émerveille sur la beauté et la facilité du procédé, en réclame le renouvellement et l'extension. Ce qu'il ne voit pas, c'est qu'une quantité égale de travail, probablement plus judicieux, a été frappée d'inertie dans tout le reste de la France.



Frédéric Bastiat
Ce qu'on voit et ce qu'on ne voit pas


(NB : La citation suivante est extraite d'une réflexion sur la colonisation de l'Algérie)

2 commentaires:

  1. Il est toujours aussi mal Bastiat?

    Mais il me semble que Bastiat n'est pas contre l'homme liquide lorsque la circulation est engendrée par les besoins du marché. Il est contre lorsque ce marché est faussé par l'Etat qui ne saurait provoquer qu'une circulation artificielle. Mais c'est bien le même idéal libéral (de droite au de gauche) : une monade circulante.

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  2. Intéressant.

    Mais faux.

    Il y a eu de très nombreux déplacements de "travailleurs"; à travers l'histoire, et nombre de ceux-ci se sont passés à merveille - amenant ensuite une assimilation culturelle avec le changement de génération.

    On pense par exemple aux gigantesques migrations de l'Asie vers l'Amérique du Nord, ou aux migrations de l'Europe du Sud vers la France entre 1870 et 1970.

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