3 mars 2009

Leçons républicaines








Au CGB, on suivrait Régis Debray partout... y compris au bois de Boulogne afin de faire comprendre la fraternité à des travelos brésiliens!

Le Père de la pensée républicaine depuis son article mythique « Êtes-vous démocrate ou républicain ? » (Le Nouvel Observateur, 30 novembre-6 décembre 1989) dans cette entrevue illustre bien les paradoxes d'un républicanisme qui ne peut se contenter d'embrasser un universel abstrait.

A la tribalisation, Régis Debray tente de répondre par des communautés humaines fondées sur la Fraternité (la Sororité n'étant que le reflet d'une lutte circonstanciée et la Diversité n'étant pas une valeur en soi).

La Fraternité comme le dit justement ce vieux Régis sent plus "la poudre que l'eau de rose" et l'on comprend mieux son silence gêné à l'évocation de la grande messe guimauve de Ségolène Royal... On pourrait lui objecter que la fraternité revendiquée pour les antillais relève plus de l'entre-soi ethnique que de la camaraderie universelle des tranchées.

Ses non-dits sur Jack Lang et la référence à la fête de la Musique sont bien sûr à prendre au second degré.

Régis Debray tente en vérité de réenchanter le monde là où Marcel Gauchet ne cesse d'invoquer une sortie définitive de la religion... C'est l'incroyant qui a compris qu'il fallait du sacré pour recharger les batteries du moment républicain. Amen.

Régis était par ailleurs ce matin sur France-Cul.

13 commentaires:

  1. Je lis sur Google: CGB, Blog collectif d'orientation libérale-conservatrice traitant principalement de culture.

    ?????

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  2. Au sujet de Jack : Sa carrière politique... hum... ça me regarde pas !

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  3. Qui a fait ça???

    C'est une blague de Clarence, le filou!!

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  4. Bon je note que les Guadeloupéens et les Picards ont droit à leur identité. C'est un progrès par rapport à ceux comme l'immonde Wolton selon qui seul les noirs ont droit à la revendication identitaire.

    Ceci dit Debray me semble oublier d'autres fraternités, celles de race, de classe, de murge, de cul, de bouffe.

    Bref son concept de fraternité me semble venir tout droit du clan, de la secte, des Triades et de Cosa nostra.

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  5. "La fraternité est un but de civilisation, pas un état de nature" Jacques Attali

    Comme Debray, Attali conçoit la fraternité a posteriori de la civilisation. C'est grotesque. La civilisation naît de la fraternité (Romulus et Remus etc.) et la disparition du pilier fraternel ne peut qu'engendrer la chute de l'édifice civilisationnel.

    En outre, la civilisation entraîne la fraternité mais elle n'a aucun pouvoir sur elle. Vouloir plus de fraternité est aussi stupide que demander aux gens de s'aimer et d'avoir la paix dans le monde.

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  6. Relie ce que dit Debray avec ce que dit le MAUSS, ça te décollera la pulpe du fond.

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  7. Néant tu as raison.

    Debray dit d'ailleurs une chose juste : les Romains et les Grecs ne connaissaient pas la fraternité. Juste. Car ni les Romains ni les Grecs ne professaient l'amour universel du genre humain . Ils se contentaient de l'amour de la tribut, de la fratrie, de la cité pour qui ils se sacrifiaient.

    Debray veut nous refaire le coût de la canaille sans-culotte : la Fraternité ou la Mort ce qui a toujours signifié "soit mon frère ou je te tue".

    C'est le dilemme bien connu des gens de gauche. Ils constatent les pauvres choux les ravages de la société dite libérale et moderne c'est à dire celle héritée des Lumières qui postulent un individu libre, n'ayant pour objectif que ses intérêts et égocentré.

    Alors ils nous inventent des sur-mois pour nous arracher à cette égoïsme de l'individu moderne : c'est la Vertu romaine des Républicains ou bien le Culte de l'Être suprême, la Fraternité.

    Mais ces cons ne s'aperçoivent pas que leurs présupposés philosophiques sont les mêmes que ceux des libéraux, des économistes : croyance en l'existence d'un individu autonome, recherche de l'intérêt égoïste, croyance en un progrès indéfini, haine de la tradition.

    Donc ils ne s'en sortent que par le Goulag ou la Terreur en voulant faire de nous des anges.

    Seul le retour à l'Ancien état des choses (un Roi, une Eglise catholique puissante) pourrait nous sortir de ce cercle. On y est pas encore.

    En attendant que Debray aille se faire voir chez les Grecs justement.

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  8. L'ancien état des choses, pour le vrai occidental qui se respecte, c'est Pallas Athéné et puis c'est tout.

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  9. Ah bon et pourquoi pas Sparte?

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  10. Je suis plutôt d'accord avec le lapinou.

    Peut-être n'avez-vous pas lu les autres oeuvres de Debray comme "Aveuglantes lumières" dans lequel il reprend cette phrase à Julien Gracq "Ce siècle qui a tout éclairé et rien deviné»"...

    Debray ne cesse de questionner l'héritage des lumières et de l'individualisme libéral sans pour autant entrer dans la dichotomie lumières/antilumières.

    Néant et Todo, j'entends bien vos objections quant à l'humanisme d'essence judéo-chrétienne qui nous aurait rendu faibles.

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  11. Ni Sparte, ni Athènes mon cher Patrocle: Phthia... il vaut mieux marcher sur les traces d'Achille pour retrouver le vrai sens de la fraternité...

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  12. Cela me fait penser à un débat que nous avions eu jadis sur le forum de l'Organe.

    Todo est plutôt un démocrate organique.

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  13. M'enfin quand même, personne pour remarquer que Debray fait complètement l'impasse sur les conditions d'émergence du concept de fraternité dans le champ politique et son inscription dans la devise républicaine ? C'est d'abord un gri-gri maçonnique, la fraternité.
    WST

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