À des années lumières des théories de la conspiration ayant pour chimères les reptiliens, les petits-gris, les ovnis, les illuminatis, les sataniques, les lucifériens, les schtroumpfs de l’astral, les maîtres ascenseurs (ordre de l’Otis) de la grande loge de la blanche dans les narines et l’avènement de l’ère du verseau et de l’âge d’or 18 carats, la hypocrite-maçonnerie fait office d’exception. Mais personnellement, je ne la place pas comme déterminisme dans le processus du nouvel ordre mondial, juste un rouage (du moins de nos jours). La hypocrite-maçonnerie est avant tout la fondation, les soubassements de l’ordre international de la bourgeoisie et un centre de formation du développement de l’esprit par le symbolisme et le rituel, parait-il. Pour certains, c’est une religion, pour d’autres, c’est une secte. Pour faire chier tout le monde, je dirais que c’est une secte religieuse, ésotérique et philosophique, mais aussi pour les plus malins un tremplin fantastique dans le système hiérarchique de dominance. Car comme me le disait si justement un ancien directeur régional des ventes de LVMH, avec qui je devisais sur le sujet, lorsque j’étais larbin dans cette fabrique à pétasse : « Si tu n’es pas exceptionnel ou que tu n’es pas franc-maçon, tu n’iras pas plus loin », phrase lourde de sens pour un homme qui n’était ni l’un ni l’autre. (Un homme à particule très sympathique, pour qui parler avec la France d’en bas n’était pas une « négative attitude »)
La hypocrite-maçonnerie est la gardienne de la laïcité et des bons sentiments (fraternité, justice, liberté, égalité, fraternité, humanisme, et patati et patata…), mais elle est surtout la garante du système, la soupape de sécurité du capitalisme, allant du plus pépère au plus sauvage. Elle est aussi très élitiste et accepte des couillons de basse extraction que pour se sauver la face (souvent dans des loges provinciales, mais certainement pas dans la grande loge de l’opéra, par exemple, officine des personnalités politiques et financières, sanctuaire de l’affairisme). La hypocrite-maçonnerie est en vérité une machine de guerre contre le prolétariat.
« La guerre pour rire contre le cléricalisme cache un autre but sérieux : celui d’absorber l’énergie des ouvriers et de les détourner de leurs intérêts de classe, de la lutte contre le capital à laquelle on veut substituer la lutte contre Dieu. Le culte des Droits de l’Homme, de la Patrie, de la liberté du commerce, et toute l’idéologie bourgeoise, tendant au même résultat. Si le prolétaire, selon les francs-maçons, doit manger du curé pour ne pas manger du capitalisme, il doit, selon les métaphysiciens de la politique, se contenter des Droits de l’Homme abstraits, de l’Homme en dehors du Parti socialiste et de l’espace, et ne pas réclamer les droits du travailleur de la société capitaliste. La logomachie idéologique de la bourgeoisie constitue tout le bagage philosophique de la franc-maçonnerie. » Paul Lafargue (1842-1911) gendre de Karl Marx.
Vous voilà prévenu, mes chers frères !