20 juin 2008

MORT AU COMBAT


L’esprit impérialiste et l’idéologie de la réparation post-coloniale viennent de faire une nouvelle victime.

extraits du texte du camarade Morales (RIP) à l'U.E, au sujet de la "directive retour" – commentaire à la suite :

Les Européens sont arrivés dans les pays d'Amérique latine et d'Amérique du nord, en masse, sans visa, ni conditions imposées par les autorités. IL furent toujours bienvenus, et le demeurent, dans nos pays du continent américain, qui absorbèrent alors la misère économique européenne et ses crises politiques. Ils vinrent sur notre continent en exploiter les richesses et les transférer en Europe, avec un coût très élevé pour les peuples premiers de l'Amérique.

L'immense majorité des migrants viennent dans l'Union européenne pour contribuer à cette prospérité, non pour en profiter. Ils occupent les emplois de travaux publics, dans la construction, les services aux personnes et dans les hôpitaux, que ne peuvent ou ne veulent occuper les Européens. Ils contribuent au dynamisme démographique du continent européen, à maintenir la relation entre actifs et inactifs qui rend possible son généreux système de solidarité sociale et dynamisent le marché interne et la cohésion sociale. Les migrants offrent une solution aux problèmes démographiques et financiers de l'UE.

Pour nous, nos émigrants représentent l'aide au développement que les Européens ne nous donnent pas- vu que peu de pays atteignent réellement l'objectif minimum de 0,7% du PIB d'aide au développement. L'Amérique latine a reçu, en 2006, 68 milliards de dollars de transfert financier de ses émigrés soit plus que le total des investissements étrangers dans nos pays. Au niveau mondial, ces transferts atteignent 300 milliards de dollars, qui dépassent les 104 milliards de dollars octroyés au nom de l'aide au développement. Mon propre pays, la Bolivie, a reçu plus de 10% de son PIB en transferts de fond des migrants (1,1 milliards de dollars), soit un tiers de nos exportations annuelles de gaz naturel.

Si nous concevons que chaque Etat ou groupe d'Etats puisse définir ses politiques migratoires en toute souveraineté, nous ne pouvons accepter que les droits fondamentaux des personnes soient déniés à nos compatriotes et à nos frères latino-américains.

Je demande, dans ce cas: où est "la sécurité juridique" pour nos femmes, adolescents, enfants et travailleurs qui recherchent un horizon meilleur en Europe ?

Au nom du peuple de Bolivie, de tous mes frères du continent et des régions du monde, comme le Maghreb et les pays de l'Afrique, je fais appel à la conscience des dirigeants et députés européens, des peuples citoyens et militants d'Europe, pour que ne soit pas approuvé le texte de la "directive retour". telle que nous la connaissons aujourd'hui, c'est une directive de la honte. J'appelle aussi l'Union européenne à élaborer, dans les prochains mois, une politique migratoire respectueuse des droits de l'Homme, qui permette le maintien de cette dynamique profitable pour les deux continents, qui répare une fois pour toutes l'énorme dette historique, économique et écologique que les pays d'Europe ont envers une grande partie du Tiers-monde, et qui ferme définitivement les veines toujours ouvertes de l'Amérique latine. Vous ne pouvez pas faillir aujourd'hui dans vos "politiques d'intégration" comme vous avez échoué avec votre supposée "mission civilisatrice" du temps des colonies.

Recevez tous, autorités, eurodéputés, camarades, un fraternel salut depuis la Bolivie. et en particulier notre solidarité en vers tous les "clandestins".

Evo Morales Ayma président de la République de Bolivie.

[texte intégral sur Médiapart - comme ça vous avez aussi les commentaires convenus des abonnés pléneliens qui tels de parfaits repoussoirs me confortent dans mon opinion]

Morales trouve donc normal de déraciner et de vendre une partie de son peuple aux anciens colons. Il refuse également aux pays d’Europe la liberté d’adopter les politiques migratoires qu’ils désirent. Si lui s’accorde le droit d’envoyer une partie de son peuple travailler pour les anciens colons chez les anciens colons, il doit en retour accorder à ces derniers le droit de ne pas vouloir accueillir les « esclaves » (terme volontairement provocateur de ma part) qu’il leur envoie et il doit leur concéder le droit de prendre les mesures qu’ils jugent nécessaire pour cela. A ce titre, Morales s’oppose donc au droit fondamental qu’ont les peuples à pouvoir disposer d’eux-mêmes. A ce titre, Morales raisonne donc comme un colon impérialiste. La raison qu’il avance pour justifier une telle attitude : revanche contre la conquête de l’Amérique du Sud opérée par les pays d’Europe, manière de réparer l’outrage subi. Seulement, le président de la Bolivie oublie une chose essentielle : les travailleurs des peuples européens sont-il responsables de la colonisation de l’Amérique du Sud qui commença il y a 500 ans et qui pour la Bolivie s’acheva en 1825 ? Au nom de quoi les travailleurs européens devraient-ils aujourd’hui subir ce qui s’apparente à la « libre » concurrence libérale voire à une forme de colonisation de la part des compatriotes de Morales ? Au nom de quoi doit-on ajouter des difficultés et des drames au quotidien des travailleurs des pays d’Europe ? Au nom de la solidarité entre les prolétaires de tous les pays ? Au nom du cosmopolitisme citoyen et éco-responsable comme solution au capitalisme mondialisé ? Au nom des Droits-de-l’homme qu’invoque Morales, cette idéologie impérialiste au nom de laquelle les pays riches oppriment les pays pauvres ?
Le président bolivien est ici parfaitement représentatif de l’inconséquence de ce qu’il convient d’appeler la pensée altermondialiste qui rêve d’un mondialisme réformé, adapté et moralisé dans lequel s’épanouira leurs chimères d’une social-démocratie réellement représentative et d’une libre concurrence équitable née des transferts internationaux de main d’œuvre. Et les altermondialistes et leurs collègues idiots de SOS Racisme, la Cimade, L'Humanité ou Les Verts peuvent rêver encore longtemps, pendant ce temps les oligarques capitalistes eux continuent de se frotter les mains et de remplir le tiroir-caisse en riant de cette stérile contestation planétaire et citoyenne.

Visite du président bolivien Evo Morales au Conseil général du val-de-Marne le 14 mai 2006 dans le cadre des rencontres autour du Festival de l'Oh ! Accompagné d'Abel Mamani, son ministre de l'eau, Evo Morales était invité à Paris par Danielle Mitterrand, Présidente de la Fondation France-Libertés.

5 commentaires:

  1. Boh, c'est un texte circonstanciel qui s'adresse manifestement à une clientèle. J'espère pour le président Moralès qu'il n'avait pas l'ambition d'énoncer une véritable réflexion avec ce bafouillis, parce que ça ne vole quand même pas bien haut. Prendre comme prétexte que les peuples européens sont partis peupler les régions sud américaines pour exiger en quelque sorte la réciproque aujourd'hui, même au café du commerce, ça ne tient pas deux minutes. C'est comme si les Arméniens disaient aux Turcs, à titre de réciprocité, qu'ils exigent aujourd'hui des terres dans les plaines d'Asie centrale...
    La politique internationale, c'est des rapports de force et une lutte d'intérêts (souvent contradictoires) et c'est marre. Tout le reste, c'est de l'effet de manche à l'usage... des manches.

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  2. Ce texte rejoint d'ailleurs les problèmes d'emploi et de chômage que j'évoque dans mon roman Vivement les Vacances !

    je vous rappelle, que l'on peut télécharger gratuitement mon recueil Des nouvelles avant les vacances sur mon site. Je serais heureux si vous pouviez en parler sur votre propre blogue.

    www.avenirdufutur.fr

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  3. Chaleureuse invitation à passer voir - et plus si affinités - mon petit forum (http://renaissance.forumactif.com/index.forum) que je tâche de relancer après l'avoir négligé notamment au profit de mon blog (www.europepuissance.blogspot.com).Cordialement. :D

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  4. Vous en faites pas. Sarkozy va régler le problème de l'immigration. Il régularise tout le monde, mais au cas par cas.

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