12 mai 2008

Des trous du cul révolutionnaires


Un petit texte bien senti sur mai 68. Je fais des commentaires à la suite.

Mai 68, révolte bourgeoise et révolution sexuelle

Stadtmitte

"Mon cher journal, tout a commencé comme ça : les garçons voulaient le droit de rendre visite aux filles dans les dortoirs".

C'est ainsi que pourrait débuter le récit des "événements" de mai 68 : un journal de petite hippie prépubère et un peu conne... Mais ils se sont pris au sérieux ; et les autres aussi.

Le 8 janvier 68 offre aux garçons, l'occasion de lancer une première salve pour obtenir ce "droit" : le ministre de la jeunesse et des sports, inaugurant tranquillement sa piscine sur le campus de Nanterre se fait apostropher par un petit rouquin grassouillet, un tantinet halluciné : "J'ai lu votre Livre blanc sur la jeunesse. 600 pages d'inepties! Vous ne parlez pas des problèmes sexuels des jeunes !" On aura reconnu l'ineffable Daniel Cohn-Bendit, dans sa panoplie de peine-à-jouir, et qui réclame des livres pour s'en sortir.

On a les frissons que l'on peut...

Une revendication bourgeoise déguisée en rébellion, voila tout l'esprit de mai 68... Quoi de plus naze, en effet que d'obtenir un droit, pour aller voir les filles! Il me semble bien plus excitant de s'introduire en cachette dans le dortoir, avec la complicité d'une jeune fille longtemps désirée! Même pour un instant! Voila quelquechose de piquant! Voila des souvenirs pour plus tard! Mais là, ce que veut l'autre "juif-allemand", c'est pouvoir tranquillement tirer la langue au concierge en venant voir sa copine...Sans risque. A défaut de copine, il le fera aux C.R.S interdits de réagir...On a les frissons qu'on peut, et je ne peux m'empêcher de penser que quelques années avant, mon grand-père, à peine plus âgé que lui, combattait en Indochine, puis en Algérie, comme commando-para, et qu'il affichait 17 Croix de guerre, la médaille militaire, la légion d'honneur (obtenue en 1999, plus de 30 ans après les événements) et 5 blessures, soit 17 trous dans le corps, à la fin de sa carrière...

Je pense aussi aux réprouvés de l'OAS, et à Dominique Venner, qui fut le témoin étonné de cette révolution sans mort...Vraiment, on a les frissons qu'on peut!

La révolution bourgeoise dirigée par les Rouges

Mai 68 n'est qu'un gros ballon de baudruche. Il n'y a pas d'esprit révolutionnaire ; il y a un esprit revendicateur. Un esprit mendiant, pas conquérant.

Un esprit issu des situationnistes, préoccupés eux aussi de guérir la misère sexuelle et intellectuelle des étudiants. Suite à une émeute due à l'emprisonnement de militants trotskystes, Mai 68 explose réellement. On connait l'histoire...

Plutôt qu'une révolution, ce fût une grosse fête d'un mois, qui, paradoxalement aura des répercussions énormes. Mai 68, c'est une poignée d'étudiants, de petits bourgeois en mal d'aventure guidés par des mouvements crypto-marxistes redoutablement efficaces. Efficaces pour manipuler les plus simples, les fils-à-papa naïfs et les gentils hippies ; mais aussi pour former en sous-main des éléments plus durs, ultra-disciplinés, prêts à s'installer dans les leviers du pouvoir. Si Mai 68 a pris une telle ampleur, c'est uniquement le fait de ces formations rouges. Mai 68, se symbolise par un baba-cool souriant et peace-and-love, en première année de philo, qui ne pense qu'à rejoindre les filles au dortoir. C'est un déguisement : lorsqu'il arrache la perruque, enléve le masque, et tombe le pat' d'eph', il reste un garçon froid et déterminé ; le rictus calculateur remplace le sourire niais. Lui, il a un réseau ; il est prêt à toutes les violences... à condition qu'on ne le voit pas. En attendant il est cool et gentil... copain avec tout le monde. C'est ça les gauchos.

L'inversion des valeurs

Après la fête, les structuralistes prennent le relai. Ils imposent leur vision contestataires de la société. Là se situe le début réel de l'inversion des valeurs dont nous sommes aujourd'hui victimes. C'est le régne con-con des slogans débiles. L'individualisme forcené érigé en modéle de société, l'égalitarisme, le rejet des valeurs familiales, l'antimilitarisme, l'anticléricalisme, le rejet de tous les tabous au nom de la "réalisation personnelle", et surtout la déresponsabilisation. Maintenant et pour longtemps : "c'est la faute à la société"...
Evidemment, la lutte se fait pour le bien être des individus. Ceux qui ne sont pas d'accord avec eux, ne sont pas d'autres individus dont il faut respecter les opinions, mais "des affreux fasssistes"!
En ce qui nous concerne, mai 68 est surtout à la base de la fameuse "Libération sexuelle"...
"Jouissez sans entrave", etc. Liberté sexuelle, culte du corps et de l'apparence sont de rigueur. En 1971, le front homosexuel d'action révolutionnaire déclare dans "Tout!" de avril 71 : "Nous nous sommes fait enculer par des Arabes.[NDLR : et alors? c'est meilleur?] Nous en sommes fiers et nous recommencerons!"
Ses slogans : "Nos trous du cul sont révolutionnaires!" ; "on n'est jamais trop pédé" ; "garez vos culs, voilà les pédés"...

Quatre ans plus tard, les mouvements homos ne réclament plus la tolérance à leur égard : EUX, sont normaux! Le malade, bien sur ..."C'est la société"! Une société malade de ses tabous délirants, sexuellement frustrée ; une société, simplement, qui rappelle -déjà- "les heures les plus sombres..." Voila un exemple très typique d'inversion des valeurs propre aux marxistes. C'est un système fondé sur l'autoculpabilisation de l'interlocuteur. Rapidement, ces mouvements s'élargissent et prennent une place croissante dans les médias, imposant leur vision de l'homosexualité : perverse, intolérante, agressive, sans rapport avec les homosexuels normaux. Ceux qui vivent leur vie sans déranger personne, et qui estiment -à juste titre- que ce qui se passe dans leur lit ou ailleurs ne regarde qu'eux!

Du droit du corps à disposer de lui même"...

Au nom du droit à disposer de son corps, les MLF réclament le droit à la pilule, le droit à l'avortement,et déclarent la lutte des sexes! Ceci parce que nos chères frustrées estiment que la possibilité d'une grossesse est une entrave à leur liberté sexuelle. Il y a discrimination par rapport à l'homme! De même, elles "refusent la domination masculine dans les rapports sexuels". C'est la guerre des sexes! Comment leur faire comprendre que c'est naturel?! Sans parler du machisme méditerranéen, qui est une exagération, une petite dose d'affrontement n'est pas désagréable dans la relation homme/femme. Tout dépend des caractères! Et je doute qu'une fille apprécie d'avoir à ses côtés une petite lopette efféminée ! Enfin, moi je dis ça...

L'égalité homme/femme. Le but de ces MLF n'est pas de revendiquer une "égalité" dans les salaires, ou dans l'embauche, ou l'éducation. Il s'agit d'identifier la femme à l'homme. Un reflexe de gouine frustrée, en somme. Elles ne veulent plus reconnaître la naturelle répartition des rôles dans la société. Surtout, elles rejettent ce qui fait la spécificité de la femme. Il peut pourtant sembler évident que différence ne signifie en rien infériorité.

L'idéologie mène à tout...

Quant au terme de révolution sexuelle, il ne signifie rien. Les gens n'ont pas attendu Mai 68 pour "jouir sans entrave". Simplement, et c'est plus sain, ils ne se répandaient pas partout. Il y a une évolution notable des médias face aux comportements sexuels, mais ceux-ci ont toujours existé. Mai 68 fait état d'une crise de la sexualité chez les jeunes bourgeois du microcosme étudiant parisien. Ils voulaient des livres pour apprendre. Voila la révolution : au marxiste, il faut un manuel, une doctrine à suivre pas-à-pas. Ailleurs, on peut en parler à un confident, à un parent. On peut, selon la thèse nietzchéenne du dépassement, braver ses peurs et expérimenter...Comme quoi les idéologies mènent à tout!

En bref, homos "enculés" par des Arabes et fiers de l'être, donc quelque part, ethnomasochistes, inversion des valeurs, mouvements féministes et égalitaristes débiles, décadence des moeurs et de l'esprit... Dès mai 68 tout est en place pour mener droit à cette société dégènèrée où nous vivons.Pas de quoi être fier. Aujourd'hui, les petits bourgeois soixante huitards sont devenus de gros bourgeois ; les jeunes cons, des vieux cons, ou pour mieux dire, des beaufs! Bientôt, ils disparaîtront de la scène. En attendant qu'ils claquent, profitons-en pour leur cracher une dernière fois à la gueule!

(Stadtmitte – Mai 68, révolte bourgeoise et révolution sexuelle, revue Elements)









Commentaire :

Si globalement cette charge contre 68 m'apparaît tout à fait justifiée, son auteur visiblement d'une culture d'extrême droite n'a pas pris soin de faire la distinction entre communistes et trotskystes. Les termes "Rouges" ou "formations rouges" ou "marxistes" pourraient laisser entendre que sont également désignés ici les communistes de l'époque. On comprendra aisément qu'un tel distinguo soit apparu peu opportun à un pamphlétaire d'extrême-droite. Or, il faut bien préciser que les communistes furent extrêmement méfiants vis-à-vis des anarcho-utopistes et autres spontanéistes de 68 et que leurs implications dans les évènements furent conditionnelles et beaucoup plus réfléchies que l'action improvisée des sorbonnards susmentionnés. La raison en est simple : le Parti Communiste Français était un mouvement politique ouvriériste, politiquement bien organisé et avec un corpus et une stratégie solide ;les soixanthuitards étaient des petits bourgeois et des fils à papa dont la revendication primitive fut l'instauration de la mixité dans les dortoirs étudiants, ils étaient finalement peu organisés et leur patchwork idéologique, dans lequel tout devenait politique (donc plus rien ne l'était), ne témoignait pas d'une profonde et solide vision politique. De surcroît ils étaient animés d'une condescendance confinant au mépris envers l'ouvrier français qui selon eux se cantonnait trop à la défense de ses droits sociaux et était trop rigide pour participer à leur chahut émancipateur et à leur fête libératrice. De nombreux ouvrages écrits par des militants communistes d'alors témoignent d'un tel clivage entre partisans de l'ordre (les ouvriers) et ceux du désordre (les étudiants), tel ce "les étudiants et le gauchisme" de Claude Prévost dont j'ai déjà livré ici quelques extraits.

Ailleurs dans le texte de Stadtmitte, on trouve en revanche des termes beaucoup plus appropriés pour désigner les organisations d'étudiants petit-bourgeois de 68 à commencer par "trotskystes" mais également "crypto-marxistes" ou "gauchos". C'est donc la présence dans un même texte de termes apparemment voisins mais désignant des réalités bien distinctes qui nécessitait cette mise au clair afin d'éviter les amalgames.

Ensuite, un petit bémol serait à apporter concernant les acquis sociétaux qui ont fait suite à 68. On peut, à titre d'exemples, difficilement rejeter sur le principe le droit à la pilule et à l'avortement. Si là encore on ne peut qu'adhérer à la charge contre les féministes ou les mouvements de pédés, il n'en demeure pas moins que ces avancées furent dans leur conception des bienfaits. Que leurs fonctions initiales aient été par la suite travesties et mis au service du nouveau capitalisme post-68 est une autre affaire.

On peut simplement arguer du fait que ces mesures sociétales n'auraient peut-être pas eu besoin de 68 pour être mises en oeuvre, elles se seraient faites de toute façon. On peut alors suggérer que c'est peut-être d'abord parce qu'elles furent stimulées et formulées par les anarcho-spontanéistes de 68 puis plus tard gérées par les mêmes alors aux manettes du pouvoir qu'elles ont connu un destin "malheureux" (comme celui de la femme devenue depuis esclave-objet au service du Marché). On peut également, sur le plan social, concéder quelques effectives augmentations de salaire consécutives à 68, mais ce sont bien évidemment et comme toujours les fils à papa qui dans l'histoire s'en sont le mieux sortis.

Enfin, une petite précision sur les situationnistes que l'auteur de l'article associe sans réserve aux acteurs de 68. Si ce mouvement a effectivement participé aux évènements, plusieurs éléments doivent nous faire réfléchir sur la teneur de cette implication. Rappeler d'abord que les situs étaient très minoritaires par rapport aux trotskards, anars, maos et autres althussériens et structuralistes et que leur activisme est bien antérieur à 68. Ce sont d'ailleurs certains de leurs slogans "à la mode" et avant-gardistes qui ont séduit les étudiants et qui n'ont pas manqué d'être récupérés par ceux-ci.

On peut ajouter que leur critique de la société était beaucoup plus radicale puisque c'était aussi une critique de la modernité. Les étudiants de 68, pour la plupart déjà culturellement gagnés par le spectaculaire marchand (qu'ils appelleront la culture- prière ici de sortir son revolver) et son égoïsme hédoniste subséquent, ne rêvaient eux que de modernité, que d'Amérique pourrions-nous dire.

Il faut aussi considérer à part la figure singulière que fut Guy Debord et en particulier son évolution ultérieure beaucoup plus intéressante que la trajectoire des autres soixanthuitards, qui pour le coup se sont eux révélés comme les animateurs et les profiteurs de la société du spectacle - pendant que la pensée de Debord dans un élan quasi-aristocratique et une marginalité toujours plus prononcée se faisait apologue d'une violence sous-prolétarienne, flirtant même avec le terrorisme européen des années 70.On peut discuter de cette option dénuée de tout compromis et confinant à un nihilisme pur et radical - nihilisme actif - qui met- comme celui du mouvement punk avant sa mort en 1978. Cependant, cette option reste sans conteste une antithèse d'un autre un nihilisme qu'on pourrait dire bourgeois, un nihilisme passif -qui se fait mettre- , aquoiboniste et hédoniste dans lequel prime la satisfaction de son petit moi, nihilisme dont parmi les adeptes se trouvent les descendants des soixanthuitards.

un slogan peint à l'époque par le libéral-libertaire Patrick Devedjian


4 commentaires:

  1. citation :
    "...son auteur visiblement d'une culture d'extrême droite..."

    Je mets ça en rapport avec votre propre discours, et avec la citation non-référencée qui décore le bandeau du site. Vous vous positionnez comment ? En adepte du second degré ?

    harvey

    RépondreSupprimer
  2. On se positionne en 69 généralement... Ca fleure bon la culture.

    RépondreSupprimer
  3. Blagues nazies, blagues de cul, ce qu'on est bien entre potes...

    RépondreSupprimer
  4. blagues nationales-socialistes ! Où ça bordel !? dis-moi vite, que j'appelle le CRIF, la HALDE, la LICRA, RSF et l'Arche de Zoé pour nettoyer ce site au karcher. Et puis après Claude Lanzmann, s'il a encore toute sa tête, fera un film de tout ça.

    RépondreSupprimer