16 février 2008

Au revoir et adieu, jolies filles madrilènes...




Au revoir et adieu, jolies filles madrilènes... Au revoir et adieu, jolies filles d'Espagne
(dans la version française)... Au revoir et adieu Roy Scheider.

La France et ses médias étaient tellement occupés à pleurer la mort de Riton qu'ils en ont oublié de signaler celle de cette icône pop qu'était Roy Scheider.



Roy Scheider c'était avant tout ce visage anguleux sculpté par un direct du droit lors d’un tournoi de boxe dans les années 1950 et cette peau tannée comme du vieux cuir qui lui permettait de balader sa silhouette virile et inquiète.

Scheider fut l'un des acteurs les plus emblématiques des "années 70", Alan J Pakula et son Klute, William Friedkin évidemment avec French Connection (1971) ou Le Convoi de la Peur(1977, une perle). Il fut également le frère de Dustin Hoffman dans Marathon Man (John Schlesinger, 1976) ou M. Howard dans L'Attentat d'Yves Boisset (avec Bruno Cremer en 72).

Mais pour le grand public, Roy Scheider demeurera à jamais le Shérif Martin Brody des Dents de la mer soit le premier blockbuster de l'histoire du cinéma (1975), coiffant au poteau Charlton Heston ou Paul Newmann. Son interprétation de ce flic anxieux qui ne cesse de douter, "fatigué, tellement fatigué" tranche direct avec le jeu classique des autres acteurs de films catastrophes. Cette image d'américain moyen triomphant dans l'adversité restera gravée à jamais sur sa peau de crocodile, il en prendra d'ailleurs son parti (cf le documentaire The shark is still working sur les Dents de la mer en 2007).

Roy Scheider n'accèdera pourtant pas au panthéon des acteurs pour la critique, d'une part parce qu'il se foutait d'entrer dans la légende et que d'autre part il avait bien compris l'inanité du pseudo cinéma indépendant (dernier exemple en date Juno) .

Roy a donc préféré faire de l'alimentaire, jouant dans des séries B de bonne facture (Tonnerre de Feu, Daybreak le métro de la mort) ou des séries télé (Seaquest Police des mers) ne tournant qu'à de rares exceptions dans des films d'auteur (Le Festin nu de Cronenberg).

Comme son successeur Jeff Goldblum, Roy Scheider fait partie de ces petites fourmis qui ont écrit avec modestie et application les grandes pages du cinéma populaire.

2 commentaires:

  1. Bon post.

    Dans mon souvenir, c'était "Au revoir et adieu, jolies filles madrilènes, au revoir et adieu, jolies filles d'Espagne."

    RépondreSupprimer
  2. Votre souvenir est bien le bon, je vais de ce pas changer mon titre:


    Au revoir et adieu, jolies filles madrilènes
    Au revoir et adieu, jolies filles d'Espagne
    Je viens de recevoir l'ordre de repartir à Boston
    Et plus jamais ne reviendrai en Espagne

    Poum Poum Poum, tout me rappelle ce doux rêve
    J'aime y songer le whisky à la main
    Elle s'en est aller
    Je n'ai pas pu la garder
    Qu'il est loin son rire mutin.

    RépondreSupprimer