2 septembre 2007

ANARCHISTE CONSERVATEUR


SEPTEMBRE 2007
ETEIGNEZ VOS TRANSISTORS ET L'POSTE DE TELE.
LISEZ JEAN-CLAUDE MICHEA.

Indications thérapeutiques – Dans quels cas utiliser ce médicament ? : ce médicament est indiqué lorsqu’on ne comprend plus très bien ce qui se passe en politique. Lorsque, par exemple, on ne comprend pas bien pourquoi on peut maintenant considérer que Mitterrand était de droite et Chirac de gauche, ou que Kouchner et Sarkozy ont, en fait, toujours été copains comme cochons.

Posologie-Recommandations
: dépassez allègrement la dose prescrite.

Contre-indications :
ce médicament ne doit pas être utilisé par les inconditionnels de travaux universitaires onanistes au contenu imbitable pour le commun des mortels.

Autres effets possibles du médicament : chez certains patients ont été observées des envies irrépressibles de brûler leurs exemplaires de Charlie Hebdo ou leurs vieux Télérama.

Prise d’autres médicaments : il est possible de conjuguer la prise de Michéa avec du Muray*, du Dany Robert-Dufour, du Clouscard voire du Alain de Benoist.

Grossesse – allaitement : De nombreuses études montrent que la lecture de Michéa pendant la grossesse ou durant l’allaitement est très favorable à la santé de l’enfant et à l’épanouissement de la maman.

Voici les deux derniers chapitres qui concluent "Orwell, anarchiste tory" (Climats, 2000) :

Autrement dit, le capitalisme est par définition, un système social auto-contestataire et la dissolution permanente de toutes les conditions existantes constitue son impératif catégorique véritable. En persistant à se définir purement et simplement comme le "parti du changement" et l'ensemble des "Forces de Progrès", la Gauche moderne - c’est-à-dire celle qui n’avait même plus l’excuse d’affronter pratiquement les puissances traditionnelles de l’Ancien Régime (puissances éliminées, pour l’essentiel, par les deux guerres mondiales)- se trouvait donc à peu près condamnée à refermer définitivement le piège historique sur les travailleurs et les simples gens. Dans cette perspective, triste mais moderne, la référence « socialiste » ne pouvait devenir qu’un autre nom du développement à l’infini du nouvel ordre industriel et, d’une façon générale, de l’approbation pré-critique de la modernisation intégrale et illimitée du monde (mondialisation des échanges, tyrannie des marchés financiers, urbanisation délirante, révolution permanente des technologies de la sur-communication, etc.). On ne doit donc pas s’étonner si la peur pathétique d’apparaître dépassé par quoi que ce soit, peur qui tient lieu de pensée, de nos jours, chez la plupart des intellectuels de Gauche, n’ait finalement trouvé à s’accomplir que dans les noces actuelles de l’Avenir radieux et du Cybermonde ; ainsi que dans leur inévitable complément spirituel, cet esprit « libéral-libertaire » qui sévit à présent sans réplique dans l’univers mensonger du showbiz et des médias.

***

C’est une époque assez curieuse que celle où les banalités de base sont tenues pour des paradoxes. Pourtant, si tout au long du siècle, les ambitions historiques de la Gauche (et plus encore de l’Extrême-Gauche) ont pu si facilement être retournées contre les peuples, si le « progressisme » et la « modernisation » apparaissent de plus en plus nettement comme la simple vérité idéalisée du Capital, c’est bien le signe que l’adoption déculpabilisée d’un certain degré de conservatisme critique définit désormais l’un des fondements indispensables de toute critique radicale de la modernité capitaliste et des formes de vie synthétique qu’elle prétend nous imposer. Tel était, en tout cas, le message d’Orwell. A nous de rendre à son idée d’un « anarchisme tory » la place philosophique qui lui revient dans les différents combats de la nouvelle Résistance.

lien : Michéa contre l'empire du moindre mal

* lien : de nombreux extraits de Festivus Festivus par Philippe Muray (Fayard, 2005)

6 commentaires:

  1. On peut ajouter à cette liste les membres du MAUSS, Jacques Godbout, Alain Caillé, Serge Latouche...mais aussi Régis Debray, Jean-Claude Liaudet...et surtout Christopher Lasch, Pier Paolo Pasolini, George Orwell, Paul Goodman, Lukacs, Lefebvre.

    Alain de Benoist...il est pas mal pour débusquer les penseurs intéressants mais son differentialisme/communautarisme est usant à force.

    Sinon Clouscard a désavoué Soral, il me semble....

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  2. Jean-Claude Michéa a donné une entrevue à Philippe Val dans un Charlie Hebdo de 2001.

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  3. Je connais pas tous les joueurs de l'équipe mais ça sent le sans faute dans le coaching.
    Et cette interview au fait tu l'as ? 2001, c'est déjà vieux.

    Quant à Clouscard, l'élève Soral s'est en effet émancipé du maître, ce qui n'enlève rien à la pertinence des analyses de ce dernier. J'ai même lu un livre de 2005 et c'est un peu comme avec Michéa, au moment où politiquement il s'agirait fort logiquement d'attester de certaines coïncidence s avec les idées avancées par le FN (tendance soralo-mariniste), eh bien ça bloque et ça dénigre et tout ça sans arguments véritablement convaincants, comme un genre de dénégation. MAis bon, c'est vraiment pas important au regard du travail remarquable de ces deux penseurs.

    Quand à De Benoist,je connais pas suffisamment , mais il faut effectivement faire le tri, il y a en effet quelques trucs qui me gênent, ces histoires d'héritabilité des comportements ou
    ses exégèses heideggeriennes sur L'Etre , l'étant (dont je pige souvent pas grand chose)
    et puis ce n'est évidemment pas un grand universaliste, et là il y a de quoi discuter.

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  4. http://groups.google.fr/group/fr.education.divers/browse_thread/thread/5595c6cb5af86c04/bafe0b6b29832021?lnk=st&q=jean-claude+mich%C3%A9a&rnum=9#bafe0b6b29832021


    http://groups.google.fr/group/fr.education.divers/browse_thread/thread/6ce997cfb80f1b93/57b9ed0624d3be46?lnk=st&q=jean-claude+mich%C3%A9a+charlie&rnum=1#57b9ed0624d3be46

    Voici les liens pour l'entretien de JC Michéa à Charlie-Hebdo...ces entretiens avaient d'ailleurs servi de base à l'ouvrage "Impasse Adam Smith".

    Pour Soral, je croyais que c'était un lecteur d'Emmanuel Todd mais apparemment il l'a mal assimilé lorsqu'il affirme mordicus que la France est "un mélange de droit du sol et de droit du sang" dans une entrevue...sans compter son éloge de la nation mais aussi du régionalisme (comme s'il y avait un alter-régionalisme!).

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  5. Il est bien possible en effet qu'Orwell ait été une sorte d'anarchiste conservateur, mais ce n'est en aucun cas le cas de Michéa (http://fr.liberpedia.org/Jean-Claude_Mich%C3%A9a ). Celui-ci n'est en effet ni anarchiste (http://fr.liberpedia.org/Anarchisme ), car socialiste (http://fr.liberpedia.org/Socialisme ), ni conservateur, mais pseudo-conservateur (http://fr.liberpedia.org/Pseudo-conservateur ). Les véritables anarchistes conservateurs, ce sont les paléo-libéraux (ou "paléo-libertariens") : http://fr.liberpedia.org/Pal%C3%A9o-libertarien

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    1. @Chibounidia

      Et pourquoi pas Ayn Rand tant qu'on y est, qui a la particularité d'écrire les meilleurs livres destinés à caler un meuble. Le libéralisme n'est rien d'autre que la triste réponse de l'âme matérialiste (l'oubli de l'âme par elle-même) au christianisme. Le libéralisme ne fonde rien, il détruit tout. Par ailleurs, ces gens-là ne savent rien de la liberté. Il se trouve que celle-ci nait de l'égalité, qui la fonde et nécessairement la précède. Ca date grosso modo d'y a deux mille ans. Un galiléen qui zonait entre Nazareth et Jérusalem. Depuis lors la Banque d'affaire continue de faire des affaires dans le champ du potier. Juste un peu après la Pentecôte rapplique une autre type, moins divin néanmoins, mais dans la lignée et tout autant radical, façon Galate 3-28. Tout le reste c'est du fifre, à commencer par le libéralisme, qui n'est rien d'autre que la guerre de tous contre tous travestie sous les meilleurs intentions libérales du monde, et autres vices privés censé fonder les vertus public. Bref, le grand rien. S'ajoute d'ailleurs à la longue liste des demi-philosophes en bois d'arbre, John Locke, qui ne comprend rien à rien ce qui le caractérise, notamment dans sa théorie de la propriété, qui n'a de sens en dehors d'un schéma social et collectif pré-constitué qu'elle suppose. Au final, toute la théorie libérale, sans parler des dérivés ridicules conduisant à l'agrégation d'économie (cette science du vide sans lien nécessaire au réel), qui est également du flan aux abricots, est à foutre à la benne.

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