20 octobre 2006

Au Régal des Connards Mondains





Une fois n’est pas coutume, je vais aujourd’hui défendre Marc-Edouard Nabe. Invité à On a Tout Essayé le 17 octobre par Laurent Ruquier, Nabe n’est pas resté cinq minutes sur le plateau qu’il a quitté de son propre chef après que Gérard Miller lui ait sauté dessus et agressé avec une malhonnêteté intellectuelle qui le caractérise d’ailleurs depuis des années.

Il faut d’abord dire que Ruquier a avoué récemment que depuis qu’il fait de la télé tous ses pseudo amis ne cessaient de lui asséner comme un anathème qu’il ne fallait ni lire, ni inviter Marc-Edouard Nabe. Il faut donc lui reconnaître un certain courage pour l’avoir finalement fait.

Nabe devait être invité samedi, pour On n’est Pas Couché, l’émission que Laurent Ruquier présente après Ardisson. Lorsque Michel Polack l’a appris, il a piqué une colère noire et a mis son veto. Ruquier a donc déprogrammé l’écrivain pour le faire passer sur sa quotidienne où le grand psychologue Gérard Miller a préparé son peloton d’exécution.

Bien que l’invitation portait sur la publication de Morceaux Choisis, recueil des meilleurs textes de Nabe édité aux Editions Léo Scheer, c’est contre son premier livre, Au Régal des Vermines (encore et oui !) que Miller a mené sa charge.

Après avoir traité Nabe de réactionnaire, de salaud lumineux et de minable petit provocateur et qualifié, au passage le Régal de livre infâme, Miller, comme d’habitude, a sorti des brides de phrase de l’ouvrage pour les lui aboyer à la gueule, la bave aux lèvres. Christine Angot avait fait exactement la même chose il y a pas si longtemps chez Guillaume Durand. Je pensais reprendre ses citations une à une pour vous réécrire les phrases de Nabe dans leur intégralité mais je ne le ferais pas. Enfin si, juste pour deux :

Lorsque Miller cite : l’Afrique est pleine de ces sales nègres mal blanchis qui me font penser à ses travelos hermaphrodites horribles.
Il prend bien soin de cacher à son public, qui comme presque tous les Français n’ont jamais lu une ligne de Nabe, que le chapitre commence par un éloge de l’Africain de souche et qu’il ne critique là que les noirs qui singent les blancs.

Enfin lorsqu’il cite : les attentas antisémites ne sont que des rots bruyants. Pourquoi s’en inquiéter puisqu’il y a soixante ans, le déchaînement antiyoutre n’a pas eu raison de Jahvé.
Hors voilà le passage tel que l’a écrit Nabe : De plus, Israël a supprimé le sémitisme en lui-même. Les Israéliens remplaceront peu à peu tous les Juifs. Pour Chaplin, par exemple, fameux Jésus-Christ lui aussi, super Kafka, envoyer tous les Juifs en Palestine, c’est comme envoyer tous les catholiques à Rome. Les Juifs sont contaminés par l’antisémitisme, se persécutent eux-mêmes et vont là-bas « creuser leurs tombes ». Charlot ne voit dans la Palestine qu’un « immense camp de concentration pour les Juifs ». Il l’a dit et redit. Et bien avant les atrocités des dirigeants successifs. Ce sont Les Lumières de l’Immigrant ! Le Dictateur vers l’Or !
C’est la raison pour laquelle je ne m’excite pas trop sur les attentats antisémites de ces dernières années : ce ne sont que de rots bruyants. L’Histoire ne retiendra pas tout ça. Le déchaînement antiyoutre d’il y a cinquante ans n’a pas eu raison de Jahvé, ce ne sont pas quelques misérables dinosaures qui vont changer quelques choses. Il y a bien des royalistes encore qui attendent patiemment Louis XIX.


Petite précision, les dinosaures dont Nabe parle sont les néo-nazis et les anti-sémites en tout genre.

Réduire au Régal seulement à sa dimension raciste c’est déjà bien malhonnête mais n’être même pas foutu d’y voir la dimension provocatrice (parfois atroce c’est vrai) c’est soit avoir de la merde dans les yeux, soit être un bel hypocrite. C’est le monde entier que Nabe dégueule dans le Régal des Vermines. Pourquoi depuis 21 ans ne parle-t-on que de son passage sur les Juifs et Israël ?

Il faut quand même aussi savoir que Nabe a écrit 26 livres et que personne n’en aurait publié autant s’il était réellement un monomaniaque antisémite comme on nous l’assène depuis son passage catastrophique pour sa carrière à Apostrophe en 1985.

Nabe est un très bon écrivain même si certains de ses propos me révoltent, me font mourir de rire par leur ridicule (comme lorsqu’il compare le coup de boule de Zidane aux attentats du 11 septembre) ou tout simplement, m’endorment.

Il est d’ailleurs assez inquiétant de voir que c’est la mode à la télé d’inviter les gens pour ensuite les poignarder dans le dos. Tout cela n’est pas très poli. Imaginez, pour faire une métaphore, que je vous invite à dîner chez moi pour, une fois vous avoir fait passer à table, sortir d’un placard un sombre inconnu qui vous déteste et vous abreuve d’insultes durant tout le repas. Je doute que vous resteriez jusqu’au dessert et c’est exactement ce que n’a pas fait Nabe chez Ruquier.

Enfin pour finir, et ce sera là mon dernier bouclier levé devant cet écrivain, je suis un ami personnel du jeune dramaturge américain Donari Braxton dont le père, Anthony, est un jazzman noir de grand talent que Nabe a souvent encensé. Les deux hommes se connaissent d’ailleurs très bien et depuis des années. Prétendre que Nabe est un raciste anti-noir est complètement faux et là, vous pouvez me croire sur parole.


Horrible livre écrit par un sombre raciste


Mais tout cela n’est pas nouveau. Quiconque écrit des torchons dans ce pays déteste Nabe non pas parce que c’est une immonde facho mais parce qu’il écrit trente fois mieux que tous ces connards mondains qui n’ont noirci des pages que pour flatter leur petit ego, montrer leur sale gueule à la télé et donc se faire beaucoup de pognon et enfiler toutes les belles connes qui tournent autour de ce nauséabond show business comme des mouches à merde dans des chiottes à la turc.

Miller comme Angot, n’ont aucune autorité intellectuelle pour nous dire, à la télé publique en plus, qui lire ou ne pas lire. Et quand Miller nous assure que le Régal des Vermines est un livre infâme moi je lui dis merde parce que je l’ai lu et me suis fait une opinion par moi-même. Je dirais même que ses leçons de littérature il peut les rouler bien serré et se les carrer dans le cul. Lorsque je devrais allumer la téloche pour savoir qui ou quoi lire c’est qu’il sera grand temps d’aller chez le quincaillier m’acheter une corde pour me pendre au lustre du salon.

De toute façon, l’histoire ne s’y trompera pas. Nabe restera alors que dans dix ans personne ne se souviendra de ce sous psychologue pas même télégénique qu’est Gérard Miller.
Si l’on ne peut pas tout écrire dans une démocratie c’est que cette dernière est malade. On est également libre de ne pas tout lire.

Pour voir la vidéo de l'émission c'est ici:http://www.dailymotion.com/video/xiir1_naberuquier2006

6 commentaires:

  1. Putain ! Il a une belle plume acide le père Carlier ! Beau portrait.
    Merci Milos !
    C'est grâce à toi que j'ai vu cette vidéo car l'émission de Ruquier ça vais belle lurette que je la regarde pas, même avec un masque à gaz.

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  2. salut les gars,

    d'accord avec vous sur l'exécution en règle, c'était un guet-apens, du lynchâge. QQ chose d'infame.
    Miller est un gros con bien pensant sont le seul acte de gloire est d'avoir ecrit un livre dénonçant l'astrologie avec un courage intellectuel qu'on soit saluer, ouarf...
    mais bon je suis un peu déçu qu'il ait quitté le plateau sans se défendre. Et sinon je dois dire que le seul livre que, j'ai lu de lui était "Une lueur d'espoir", bien écrit mais assez gerbant politiquement. Mais bon, si vous avez un autre livre de lui à me recommander je suis prêt à le lire car il remonte dans mon estime après cette histoire
    a+ et bravo Atlantis pour cette belle tribune

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  3. Petite (et dernière) précision historique au passage : Charlie Chaplin que Nabe présente comme un Juif, comme il l’a d’ailleurs été par la propagande nazie durant toute la guerre, ne l’était pas. Par contre sa mère s’était remariée avec un israélite qui avait un fils d’un premier mariage. Par respect pour ce beau-père et ce demi-frère que Chaplin adorait, il n’a jamais démenti l’assertion. Ce qui est tout à son honneur et très courageux au regard du contexte historique.

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  4. Le sourire en coin de Nabe avait tout de celui du sale gosse que le chouchou de la classe dénonce à la maîtresse. Toute proportion gardée j'imagine le même sur les lèvres du Ducasse écrivant une lettre à son banquier Darasse.

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  5. A Julius G...

    Si quelqu'un de subtil s'était penché profondément sur l'entre les lignes de la lecture du bouquin de Miller dénonçant l'astrologie, il se serait bien vite aperçu que ses arguments étaient essentiellement "populistes" mais jamais véritablement pensés...

    A croire qu'en le rédigeant il n'avait en tête que d'être lu par Elizabeth TESSIER, son alter égo si peu pensante qui, comme lui, court après les feux de la rampe télévisuelle pour en disputer la place à la "droite" de Ruquier...

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  6. A noter que, si Miller s'attaque à Nabe par pure malhonnêteté intellectuelle, pour défendre ses petites conviction au nom de la "liberté d'expression quand elle ne leur nuit pas", si Angot s'y attaque parce qu'elle n'a rien compris à ses bouquins et cherche un nouveau boulot depuis qu'elle n'en vend plus, Polac craint Nabe pour une toute autre raison: déjà attaqué, par le passé, par celui qui est désormais chroniqueur de Ruquier, Nabe, accompagné d'une de ses amies dont le nom m'échappe, s'était permis de citer un passage d'un livre de Michel Polac, afin d'illustrer à quel point il est facile de démonter quelqu'un en sortant quelques phrases de leur contexte selon un vieux procédé stalinien... sauf que pour ce qui est du passage de Polac, le contexte n'y change rien! Ce gros porc a eu, à 40 ans, une relation qualifiable de sexuelle avec un enfant d'à peine 10 ans! Ca ne change pas grand chose à son éventuelle qualité de chroniqueur, mais ça explique pourquoi un acharnement, de sa part également, à vouloir faire taire celui qui, selon moi, a l'une des plus les plus drôles et affutées de la francophonie contemporaine.

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