6 septembre 2006

Alain, un ami qui se veut du bien.


On croyait fermés les bagnes d’outre Atlantique depuis plus d’une quarantaine d’années et lui, lui, il nous revient de son exil du grand nord : Alain Juppé est de retour.


Battant le pavé girondin de ses gros sabots, he’s back ! Il a survécu à sa si lourde condamnation à un an d’inéligibilité et à un poste de professeur en blanchiment d’argent et en détournement de fonds publics et privés, euh, nous voulions dire à son poste de professeur en financement occulte de parti politique, euh, nous voulions dire à son poste de professeur en emplois fictifs, merde on va pas y arriver... Respirons bien fort. Trois, deux, un : à son poste de professeur de Sciences Po au Québec… Une véritable force mentale et physique de la nature en somme, un exemple pour tous les délinquants du monde, et déjà un modèle de réinsertion…

Vue d'une fenêtre de la mairie de Bordeaux



En effet, sitôt en vue des vignes bordelaises, tel un Napoléon de cent jours, il a annoncé la tenue d’élections municipales anticipées et qu’il briguerait un nouveau mandat de député en 2007. Comme un seul homme, le conseil municipal a démissionné pour laisser place au meilleur d’entre eux. Ce Juppé a c’est clair, des poumons qui ne manquent pas d’air ! Il faut dire que c’est un requin, aguerri au close combat façon old school. Non, on débloque : juste un fusible fidèle. Les plombs sont changés et hé Alain, regarde : voilà ton ascenseur qui revient et ponctuel pour les présidentielles avec ça… Paraît qu’il aurait fait au Québec une « cure de non agressivité » quoi...

ça craint dans les transports en commun



« Personne ne peut me dire que je n’ai pas le droit de revenir, c’est très démocratique ».

Wesh wesh ! Nous au CiGéBi, on prend le droit de te répondre que si et de te dire que ton retour à l’air tellement innocent et engagé est hautement cancérigène pour la démocratie. Ouais, nous, on va se la jouer comité de salut public et affirmer que tu mériterais encore une bonne vingtaine d’années d’ostracisme politique pour cause de braquage de contribuables. Faudrait pas trop nous chatouiller non plus pour aller plus loin parce que quand les jeux sont truqués, faut faire sauter la putain de banque et les couvertures immunitaires !

Alain, y'a pas encore deux mois...



Toute cette affaire qui fleure à plein nez le consensus, l’arrangement politico-industrialo-judiciaire... Nos petits juges tout à coup si indulgents, nos hommes politiques si silencieux sur leurs magouilles réciproques, nos petits moralistes journaleux, propriétés des grands industriels, tout à coup si conciliants et qui nous alzheimerisent les mémoires par leurs reportages cousus main de fil blanc. Un an et demi, c’était il y a si longtemps…

Une oligarchie nous mène au sceptre d’une justice corrompue à x vitesses, à la balance d’une séparation des pouvoirs simulacre, au fouet d’une rhétorique de béatification de la loi. Tous, nous restons enfermés dans nos petits espaces de liberté sans même claustrophober. Nous pouvons nous y tenir droit, là est le secret de l’asservissement mental. La loi est le contrôle. On veut pas faire dans le truisme, juste rappeler qu’une caste les vote ces lois en y semant toujours quelques graines d’opportunité et d’interprétation. Comme du bon pétrin bien malléable.

Patience amis, avec le temps, le pétrin devient du bon pain. Etes-vous toujours sûrs qu’il soit convenable de voter ? Mais finalement, peut-être bien Bear-ou, l’alternative aux oreilles décollées… Mouemf ! Arf !

1 commentaire:

  1. Bayrou a passé un deal avec ce bon Alain pour les municipales anticipéesà Bordeaux... Faut dire que là-bas il est imbattable, donc Bayrou veut éviter de se prendre une énorme veste (par contre il veut savater Panafieu à Paris)

    Le PS présentera-lui un certain Respaud mais je crains bien que ce soit anecdotique.

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